Extrait du journal

— Madame de Bierry m’aimait ! Elle me l’avait avoué quand cet homme est survenu. — Quel est son nom ? — Il s’appelle Marsillan. — Cet imbécile t Vous vous moquez de moi. — Et alors, continua Raymond toujours exaspéré, on m’a fait perdre mon emploi. Sous un prétexta M. de Bierry m’a mis à la porte. — Vous avez cru... * — Eh ! laissez donc. C’est alors que, poussé par unti jalousie dont je ne suis pas maître, j’ai suivi, j'ai es pionné Geneviève. — Veuillez me faire le plaisir de l’appeler madame de Bierry. — Soit! Je l'ai bien espionnée... Tenez, c’est au jourd'hui qu’elle va se faire enlever par ce Marsillan, un déclasse, un misérable qui ne vit que de jeu et dont la carrière se terminera en correctionnelle. — Bon I mais pourquoi suivez-vous ainsi madame de Bierry ? — Pour l'empêcher de partir avec son amant. Il y a six heures pleines qu'ils seraient tous les deux en chaise de poste s’ils ne m’avaient trouvé sur leur passage, s'ils ne craignaient que j’aille apprendre au mari bar quelle route ils prennent la fuite, s’ils ne redoutaient d'être suivis, rejoints et arrêtés a quel ques lieues d'ici. — Et vous auriez la lâcheté d’aller ainsi la dé noncer ?... — Allons donc ! pour qui me prenez-vous ? Je veux poursuivre madame de Bierry pour l’empêcher de partir, à moins que ce Marsillan, me trouvant trop gênant â la lin, ne vienne me demander compte de ma conduite, ne me provoque... Et alors, monsieur Serillan, je vous assure que l’amant de madame de Bierry pourra se considérer comme un homme mort. La passion farouche, impitoyable qui animait Na varreins rayonnait pour ainsi dire autour de lui. Il suffisait de l'entendre pour deviner .au son cassant de sa voix que l'arn >ur impérieux auQuel il semblait condamne par quelque puissance mystérieuse lui fe rait accomplir toutes les folies du monde, Serillan l'avait dit, c’était vraiment un fou, et même un fou dangereux. Rarement on se trouve en pré sence d un cas pareil, et au premier abord on crqte rail qu’une telle furie n’est pas dans la nature.....