Extrait du journal

oui, les coupables seront punis, la mort de Glaire Guérin sera vengée! Et c’est M. le comte de Solcure, vous entendez, Denise, c’est monsieur le comte et moi, Ambroise Mourillon, qui seront les vengeurs! Le vieillard fil le tour du salon d’un pas saccadé, nerveux, hachant des paroles de colère, puis revint près de la jeune fille qui, frissonnante, ne le quittait pas des yeux. — Ma chère enfant, dit-il, cherchant à calmer son agitation, ce n'est pas à moi seul (pie vous devez (lire ce que vous savez Monsieur le comte de Soleure doit aussi vous entendre. Il agita le cordon d’une sonnette, et, un instant apres, un domestique parut. — M. le comte est-il levé? demanda Mourillon. — Oui, monsieur, depuis une demiheure. — Veuillez, je vous prie, aller lui de mander s’il peut recevoir immédiatement mademoiselle Denise Morel et moi. Le domestique s’éloigna et reparut au bout de trois minutes, disant : — M. le comte attend mademoiselle De nise et M Mourillon. — Venez, mon enfant, venez, dit le vieillard. Ils trouvèrent ouverte la porte du cabi net du comte. Celui-ci était debout. — Asseyez-vous, mademoiselle Denise, dit-il il la* jeune fille en lui indiquant un siège. Puis son regard étonné interrogea Mou rillon. — Monsieur le comte, dit le vieillard, il s’agit de choses excessivement graves, et Denise Morel, que j’amène devant vous, va nous faire des révélations do la plus haute importance. — Ah! fit M. de Solcure de plus en plus surpris. Rapidement, Mourillon rapporta au comte ce que Denise venait de lui ap prendre. — 0h! fit le comte, devenant affreuse ment pâle. Et, lourdement, il s’affaissa sur son fau teuil, en murmurant ; mm Les malheureux 1...