Extrait du journal

— Que le duc de Guise mort a un frère vivant, et que ce frère n’est pas moins dangereux que celui qui n’est plus. — La prison pourrait suffire, dit le roi. — Le cardinal, hasarda de Monligny, est un homme fier et indomptable et dont le ressentiment est d’autant plus à craindre. — Mais, objecta le roi, il est revêtu d’un carac tère qui le rend inviolable. Le frapper serait un sacrilège. — C’est parce qu’il se croit au-dessus des lois humaines, insinua Bonnivet, qu’il ne sera retenu Bar aucun des liens qui servent de frein aux autres ommes. — J’ai toujours eu un profond respect pour ceux de son ordre, dit le roi. — Considérez, Sire, fit observer à son tour d’Entracucs, que le cardinal n’ayant ni femme ni enfants, ne peut être retenu dans ses desseins par des considérations de famille, et que, par consé quent, nui plus que lui n’est à redouter parmi les princes lorrains. - J’en conviens, dit le roi ébranlé. — Vous avez parlé du respect à lui dû, Sire, mais il se moque de celui auquel vous avez vous-même droit. — En quelle circonstance cela lui est-il arrivé, monsieur d’Ornano? — Si je ne croyais que seulement répéter des propos insolents et pleins de mépris est une nouvelle injure à mon roi... répondit le colonel, sans achever sa phrase, avec une sorte de réticence insinuante. — Je désire tout connaître, monsieur d’Ornano, et il ne saurait y avoir de meilleur juge que moimême dans ma propre cause, dit le roi avec véhé mence. — Cela est si horrible!... — Parlez, Monsieur 1 dit le roi sur le ton du commandement. — Eh bien 1 Sire, puisque vous me l’ordonnez, le cardinal, entre autres choses abominables, est allé jusqu’à dire... ,...