Extrait du journal

véritable imprudence, car elle aurait dû consulter son fils avant de l’engager par de tuiles démarches ou du moins de telles confidences, de nature à troubler le cœur d’une enfant de vingt ans. Il ajouta : — Mais nous nous étions, depuis des années, donné tant de preuves d'amitié; n-ous étions si bien liés par une vie com mune, a Paris dans nos réunions de cha que jour, l'été et l’automne à la campa gne. dans la solitude des parcs et des pro menades, que ma mère ne pouvait pré voir une objection de ma part. » Ce fut pourtant ce qui arriva... Vers la fin de l’hiver, lorsqu’elle me fit part de ce qu’elle avait arrêté avec le duc de Lussay, je lui déclarai que j'étais décidé à ne pas me marier, que je ne pouvais lui révéler la cause de ma détermination, mais qu’elle était irrévocable. » Il m’est impossible de te décrire la consternation de cette excellente femme. Elle insista auprès du moi en mettant en œuvre tous les moyens dont une mère peut disposer en pareil cas : la conve nance d'un tel mariage, l’amitié qui liait les deux familles, l’effet d’une déception sur une j«une fille qui avait mis tout son espoir dans l'union qu’on avait eu te tort, de lui présenter comme certaine; sa pa role engagée, et le chagrin sans bornes qu’elle éprouvait elle même de ma ré ponse. » Je persistai dans mon refus... Alors, ma mère s’écria ; » — Je comprends... Tu as une liaison, Raymond ! » Pourquoi ne l’aurais je pas confessé ? » Je lui dis que j’aimais avec passion, et qu’il m’était impossible d’étouffer un sentiment qui faisait mon iKinheur. » Je fus si catégorique que ma mère, A bout d arguments et vaincue par la cha leur que je mettais à me défendre, — car je disais vrai, je l’adore ! -- s’écria : » — 11 suffit !... Gahrieile en mourra, et tu l’auras voulu 1...