Extrait du journal

, et respectueuse ment tournés vers leur père aux heures graves où la famille est en danger, nous attendions tous ce message. Depuis mercredi soir, nous savions déjà que le grand vieillard qui a fait don de sa personne à la Fremce con tinuait, comme chef de l’Etat, « à Incarner la souverai neté française et la permanence de la patrie », mais qu'il avait décidé de donner au président Laval tous les pou voirs nécessaires « pour faire face rapidement, à toute heure et en tous lieux, aux difficultés que traverse la France ». Nous savions tout cela. Mais nous n'avlons pas en tendu la voix vénérée et déjà d’autres voix mauvaises s’élevaient pour affirmer que 1» Maréchal ne parlerait pas et que son silence avait un sens. Maintenant nous sommes fixés. Le Maréchal a parlé. Il a parlé pour que ces voix se taisent. Il a parlé pour flétrir une fols de plus les chefs indignes. Il a parlé pour renouveler encore son mot d'ordre si net de résister à l’odieuse agression anglo-américaine. Il a parlé pour faire cesser « le d&ordre qui règne dans les esprits » et pour nous adjurer de ne point écou ter ceux qui ne cherchent qu'à nous diviser et à nous affaiblir. Il a parlé pour nous rappeler que l'union est plus que jamais indispensable et que, du moment qu'il restait notre guide, nous n’avions qu'un seul devoir ; obéir. Il a parlé pour nous dire surtout que ce qu'il venait de faire, il l’avait fait en pleine connaissance de cause et DANS L’INTERET DE LA FRANCE. Et il nous a dit ces mots qu'il faut répéter parce qu’ils ont dans sa bouche une importance capitale : « Vous n’avez qu’un seul gouvernement, celui à qui J'al donné le pouvoir de gouverner. » Tou1 cela, quoi qu’on en puisse dire, est parfaitement clair- Et bien clair aussi est le devoir de chacun de nous. Investi de l’entière confiance du chef de l’Etat et muni par lui des pouvoirs les plus étendus, le chef du gouvernement va maintenant nous faire connaître les décisions qu’il aura prises. Et quelles que soient ces décisions, nous devrons les accepter et les exécuter. Le Message est lumineux dans sa brièveté et 11 ne nous laisse pas d’autre alternative. Obéir à Pierre Laval, c’est aujourd'hui plus que jamais obéir au Maréchal. Et nous obéirons « dans l’Intérêt de la France » ! Louis VALETON....