Extrait du journal

d'œil, avait compris que le marquis de Caylus venait d’être tué. La balle avait traversé le crâne. La mort avait dû être rapide comme la foudre. En supposant que le marquis se fût sui cidé, l’arme eût été retrouvée à côté de lui, à portée de sa main. Il était donc victime d'un assassinat. Quel rôle avait joué cette jeune fille dans cette affaire l Elle était innocente de ce meurtre, le général n'en doutait pas. Mais faire intervenir la police sans dé lai, c’était trahir cette malheureuse, la dénoncer pour ainsi dire, flétrir son hon neur. Car comment expliquer sa présence dans cette maison ? Il fallait agir cependant Le général s’assit tout près de Renée et lui demanda presque tendrement : — Vous connaissiez ce jeune homme ? — OuL — Depuis longtemps ? — Depuis un an environ. — Il ■ appelle ?... — I.e marquis Raymond de Caylus. — C’est un nom célèbre. M. de Caylus est très riche, si je ne m# trompe ? — Oui. — Et vous dites que vous travaillez ?... — Sans doute. * — Donc, vous êtes pauvre ? — Très pauvre. Pourquoi, à cette réponse, l’âme du gé néral s’emplit-elle d’une Joie secrète ? Il continua: Il faut avertir la famille de ce Jeune homme. Où est-elle ? — Madame la marquise de Caylus de meure rue Saint-Dominique, hôtel Cay lus. Le marquis a un frère qui vit avec elle. Il s’appelle Georges. Elle était à bout de forces. Elle ferma le» yeux et s’évanouit. Le Breton était doué d’un coeur compa tissant. •-On ne peut nas mettre cetts Jeune...