PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 30 mars 1914

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
30 mars 1914


Extrait du journal

« Le public paiera, » meurent nos édi les. Voilà qui est bientôt dit. Comme le curé de La Fontaine, qui De quelque nouren-u saint ohare* toujours • [eon prône, la Ville nous manifeste sa sollicitude par de nouvelles taxes. Nous paierons, c’est entendu, mais non sans maugréer. Et d’abord, le mode de perception par un tic ket spécial indisposera le public. On est déjà excédé du formalisme croissant; on vous arrête à toutes les barrières; on dres se devant vous des séries de guichets. On dirait vraiment qu’on veut décourager les gens d’entrer dans une salle de théâtre. Les entrepreneurs de spectacles variés s’en rendent compte, et ils protestent avec une énergie motivée. * L'Association des directeurs de théâtre de province a vu le danger; elle le dénon ce. Son vice-président, M. Villcfranck, a déclaré à l’un de nos confrères ; « J’avais eu connaissance du projet de la municipalité bordelaise, en lisant le ca hier des charges du nouvel Opéra qu’elle vient de faire construire. Mais j’étais loin de penser que le Parlement suivrait le Conseil municipal de Bordeaux dans cette voie dangereuse. » Ce sont les intérêts de tous les direc teurs de province que oc projet menace, et notre Association, qui ne peut accepter cet te nouvelle taxe, après tant d'autres char ges déjà écrasantes pour ses membres, va intervenir. » Remarquez une anomalie dans le texte voté par la Chambre : la taxe serait perçue sur le nombre de places occupées et au dé but de l'ouverture (sic) de la représenta tion. Comment l’administration municipale pourrait-elle alors exercer un contrôle exact ? » Il es* certain qu'à l'user, des difficultés se présenteront : Taxera-t-on, par exemple, les places « occupées » par les journalis tes, qui viennent faire là un métier plus que prendre un plaisir ? Et les billets de service, par lesquels les théâtres indemni sent faiblement les journaux de leur publi cité, tomberont-ils sous le coup de la taxe ? Autant de litiges à régler. Mais aujourd’hui nous ne voulons rele ver que la protestation des directeurs de province, appuyée d’arguments précis. A l'heure où le théâtre de province traverse la crise que l’on sait, où les tournées chas sent çà et là la comédie et même le chant, une nouvelle taxe va peser lourdement sur les petits budgets. Si la mesure s’étend aux autres villes, Bordeaux sera honni. Il ne prend pas souvent d’initiative, mais quand il s'y aventure, c’est pour se faire cons puer. Faute d’habitude, nous n’avons pas l’audace heureuse. Ccst une éducation à refaire sur le tard... Paul RERTHELOT....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • bourgueil
  • noufflard
  • jean carrère
  • bassinet
  • ernest caron
  • steeg
  • epernay
  • monier
  • méring
  • alfort
  • paris
  • france
  • bordeaux
  • maillane
  • bourgueil
  • brésil
  • serbie
  • belgrade
  • afrique
  • morez
  • m. w
  • parlement
  • école primaire
  • portugal sa
  • parti socialiste
  • c. r.
  • sénat
  • les mollis
  • parti républicain
  • r f.