Extrait du journal

— Hélas 1 — Vous ne pouvez pas songer à l’élever vous-même. — C’est vrai. — Il faudra le mettre en nourrice. Pour que votre enfant soit bien placé, vous ne pouvez pas compter moins de quarante francs par mois. Et ce n’est pas tout : une nourrice demande sans cesse ; l’eafant a besoin de ceci, do cela ; s’il est ma lade, il y a à payer les visites du méde cin, les choses prises chez le pharmacien. Et puis il faut faire des cadeaux à la nourrice ; ça n’en finit plus. On croît avoir quarante francs à donner pour son enfant, c’est au moins soixante francs qu’il faut compter. Ah I vous êtes dans une situation bien difficile, bien pénible. — Une voisine, qui est venue me voir hier, m’a dit que pour vingt-cinq francs, trente francs au plus, Je trouverais une nourrice ; elle m’a dit aussi qu’en m adressant à l’Assistance publique on me donnerait un secours mensuel de dix ou quinze francs pour m’aider à payer les mois do nourrice. —- Votre voisine, ma chèro enfant, ne sait pas comme moi ce qui se passe à l’Assistance publique. Elle a tant à faire, do si nombreuses misères à soulager, qu’elle ne répond pas à la moitié des de mandes qu’on lui adresse. Votre voisine vous a donné un faux espoir ; ne comp tez pas sur l’Assistance publique, elle ne vous viendra pas en aide. » Quant à la nourrice, vous pourriez peut-être en trouver une pour 30 francs et même 2ü francs par mois ; mais votre enfant serait placé loin, tr?s loin, et vous ne le verriez jamais. Et puis il serait chez de très pauvres gens, il manquerait de soins cf vous pourriez le perdre. Sur cent...