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La Petite Gironde, 4 mai 1884

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La Petite Gironde
4 mai 1884


Extrait du journal

électeurs! Une lois encore avant que s'ouvre le scrutin, nous venons vous dire : Ne croyez pas ceux qui vous di ront que les élections municipales n’ont rien de poli tique et que vous pouvez élire indifféremment n'im porte quel candidat, pourvu qu’il soit honnête et capable ! Nommez des républicains et ne nommez que des républicains t Parce que les Conseils municipaux sont appelés à élire des électeurs sénatoriaux, et. par conséquent, à exercer une influence sur les destinées de la Répu blique et sur la conduite du gouvernement ; Parce que parmi les questions que les Conseils mu nicipaux ont à traiter se trouve l'importante ques tion de l’instruction primaire, et que des Conseils municipaux composés de réactionnaires ne manque raient pas d’entraver par tous les moyens possibles l’application de la grande loi sur l'instruction gra tuite, obligatoire et laïque. Parce que ceux qui vous disent aujourd’hui que la politique et les institutions ne sont pas en cause dans les élections municipales, qu’il ne s’agît que des affaires de la commune, demain vous diraient, si vous aviez l’imprudence de les croire, que vous avez voté contre la République et que le pays appelle de ses vœux la restauration de la monarchie et de l’ancien régime. Parce que la République, c’est la liberté de cons cience assurée, comme toutes les autres libertés, respectée partout, a l’école, aux hospices, aux bu reaux de bienfaisance, au cimetière; c’est le parti clérical arrêté dans ses entreprises envahissantes. Nommez donc des républicains! Allez au scrutin en masse et la main dans la main. Pas do divisions! pas d’abstention! Vive la République!...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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