PRÉCÉDENT

La Presse de Dijon, 4 février 1920

SUIVANT

URL invalide

La Presse de Dijon
4 février 1920


Extrait du journal

Pour obtenir des atténuations aux clauses du traité de Versailles que l'Allemagne a ratifié, son service de propagande publie des calculs d’où il résulte que l'exécution du traité réduirait l’industrie allemande à ne consommer que 7 millions de tonnes de charbon par an, alors qu’en 1913 elle en utilisait 93 millions. L’exposé de ces récla mations se trouve condensé dans un mé moire que ie gouvernement hollandais re mit, en son temps, à la Conférence de la paix. Après des considérations où se rencon trent des inexactitudes volontaires, voici en substance comment les Allemands arrivent à leur surprenante conclusion : La production allemande de charbon s’est élevée, en 1913, à 191 millions de tonnes, auxquelles il faut ajouter il millions de tonnes importées. En perdant la HauteSilésie, la Sarre et la Lorraine, l’Allemagne perd Ol millions de tonnes. En outre, ses importations vont tomber de i l à 8 millions. Enfin, la diminution des heures de travail et le moindre rendement de la main-d oeuvre abaisseront la production des mines res tantes à 8S millions de tonnes au lieu de 130 millions. Ainsi l'Allemagne ne disposerait plus, désormais, que de 96 millions de tonnes par an. Le traité lui en réclame 43 millions. Restent 53 millions, sur lesquels 46 sont consacrés aux transports et au chauffage. L’industrie allemande n’a donc plus que 7 millions de tonnes à se partager chaque année. Malheureusement, cette thèse ne soutient pas un examen sérieux, car elle signifierait que la production annuelle de l'ouvrier alle mand est tombée à 200 tonnes, alors que les ouvriers anglais produisent actuelieune extraction annuelle de 236 tonnes, et que, en outre, les autorités allemandes n ont pas trouvé le moyen d’augmenter le recrutement des ouvriers mineurs. D’ail leurs, si les ouvriers allemands sont atteints par la vague de paresse, ce n’est pas une raison valable pour différer l’exécution du traité. Quant aux 46 millions de tonnes qui se raient nécessaires pour les transports et pour le chauffage, elles représentent la quantité de charbon qui était indispen sable à l’Allemagne dans ses frontières de 1913. De même, les 93 millions de tonnes con sommées par l’industrie allemande s’appli quent à l’industrie allemande de 1913, avec la Sarre, l'Alsace-Lorraine, la Haute-Silé sie, la Posnanie, etc. En se fondant sur des enseignements fournis par un expert allemand, on peut estimer que ces territoires actuellement détachés de l’Allemagne ont brûlé, en con sommation industrielle, 33 millions et demi de tonnes en 1913. On peut aussi, sans exagération, abais ser de 46 à 40 millions la quantité désor mais nécessaire aux transports et au chauffage. A tout prendre, l’Allemagne actuelle doit donc consommer environ 100 millions de tonnes par au pour son propre usage. Si elle maintient sa production au niveau d'avant-guerre (130 millions) et si elle maintient également ses importations à 11 millions de tonnes, elle disposera de 141 millions de tonnes chaque année. Le traité lui en réclamant 43 millions, il lui en restera 98. c’est-à-dire 2 millions seule ment de moins que ne l’exigent ses besoins calculés d'après les chiffres de 1913. Comme il est probable, d’autre part, que la métallurgie allemande ne pourra pas déployer immédiatement la même activité qu'avant la guerre, ce faible déficit de 2 millions de tonnes n’a aucune importance. Voilà quelle est, à notre avis, d’après VHomme Libre, la situation exacte....

À propos

Parution très éphémère, La Presse de Dijon remplaça Le Bien Public et Le Progrès de la Côte-d'Or pendant la célèbre grêve des imprimeurs de Dijon au début de l'année 1920.

En savoir plus
Données de classification
  • jouhaux
  • millerand
  • camuzet
  • chariot
  • laurain
  • auly
  • rousseau
  • a. bertrand
  • procot
  • bureau
  • allemagne
  • paris
  • sarre
  • france
  • alsace-lorraine
  • dijon
  • moscou
  • chan
  • amiens
  • larrey
  • c. g. t.
  • d. i.
  • n. c
  • associa
  • suides
  • caisse d'épargne
  • ligue des nations
  • conférence de la paix
  • journal officiel
  • g. g. t.