Extrait du journal

— Nous causerons de cala demain, répon dit Achille qui avait hâte d'être seul. — Impossible, car il faut que demain ma tin, dès la première heure, tu aies quitté Paris. — Quitter Paris? — Il le faut. Daus quatre ou cinq jours je t'écrirai : reviens, et tout sera prêt. Où iras-tu ? i De Clamelle se sentait^do niner par ce gui de infernal comme par un mauvais génie. L3 voie mauvaise était pour lui un engre nage duquel il sentait bien qu'il ne pouvait plus dominer l'étreinte. — Je retournerai en Normandie. — Et où faudra-t-il t'adresser ma lettre ? — Chtz le docteur André Sergent, aux Pommiers, route des Andelys (Eure). Boulingrin tira un petit carnet de sa poche, et, s'étant approché d'un ré cerbère, à la lueur qui s'échappait de sa lanterne, il écrivit l'a dresse du comte. Cela fait : — A bientôt, lui dit-il. Et il s'éloigna. Boulingrin avait jugé depuis longtemps Achille, il avait compris sa nature, et lors qu'il était remonté dans le cabinet du café de Paris, il ne doutait nullement du résultat; Le moyen qu'il avait employé pour mettre dans les mains de Clamelle le jeu biseauté était des plus simples. Le matin, il avait acheté un jeu de piquet ayant le tarot bleu au passage de l'Opéra. Décoler la bande du jeu bleu en la soumet tant à l'action de la vapeur d'eau avait été son premier soin. Après, il avait ouvert l'enveloppe et coupé les cartes avec le plus grand soin. Et il avait ensuite rétabli le tout dans son état primitif, avec tant d'habileté qu'il eût été presque impossible de constater que le jeu avait été ouvert. En quittant le cabinet, il avait donné ordre à un garçon d'aller passage de l'Opéra ache ter deux jeux de piquet, un rouge et un bleu. Lorsque le garçon était revenu, au jeu bleu Boulingrin avait substitué celui de. même cou leur qu'il avait préparé, et, ayant donné l'or dre de remonter les deux jeux à ses amis, il était parti fort tranquille sur l'issue de la soi rée. Revenons à Gabriel....