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La Presse, 9 mai 1853

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La Presse
9 mai 1853


Extrait du journal

BULLETÎM COMMERCIAL. f'Lés 'affaires commerciales ont repris cette semaine de l'acti vité sous l'influence du beau temps. L'industrie des étoffes, qui avait sounert aepuis quelques mois, s'est aperçu du re tour de la belle saison, et tous les magasins se sont remplis d'acheteurs. Plusieurs de nos grandes maisons ont fait ces jours-ci un chiffre de vente qui rappelle les journées les plus favorisées de l'année dernière, et elles espèrent pouvoir répa rer pendant le mois de mai le déficit du mois d'avril. L'activité dans les achats d'étoffes a fait renaître du mouve ment dans tous les corps d'état qui tiennent aux mades et aux vêtemens. Les couturières, les modistes, les tailleurs et les maisons de confection de tout genre ne peuvent plus suf fire à l'impatience de leur clientèle; chacun avait attendu jus qu'au dernier momeut, et depuis que le printemps s'est, an noncé, tout le monde veut être servi en même temps. Beau coup d'ateliers passent une partie des nuits pour hâter la con fection des commandes, Sans , pouvoir satisfaire l'impatience des acheteurs. ' Cette reprise subite des affaires du détail a décidé les ma, gasins d'étoffes qui étaient restés jusqu'à présent très réser vés, à compléter leurs assortimens et à visiter les maisons de gros et les manufactures. Nous recevons les nouvelles les plus satisfaisantes de Rouen, de Mulhouse, de Koubaix, d'Elbeuf et de Lyon. La matière première avait maintenu ses hauts prix.au milieu de la morte-saison, et les prix du coton, de la laine et- de la soie avaient même conservé leur tendance à la hausse ; en sorte que le détail se hâte de l'aire des achats; dans la crainte que les prix des tissus ne s'élèvent encore. Presque toutes les filatures de l'Alsace et de Rouen n'ont, pas cessé de travailler, • malgré la morte-saison, et c'est à peine si elles sont parvenues à produire une quantité de produits suffisante pour satisfaire les demandes. Tout le monde sait que la situation de l'industrie des tissus est une espèce de thermomètre qui indique ordinairement le degré d'activité des autres branches de commerce. Les affai res ont commencé, en-effet, à se ranimer dans un grand nom bre de fabriques. Les marchands de meubles et les ébénistes du faubourg Saint-Antoine ont reçu de nombreuses comman des. La bijouterie et les marchands de bronze ont reçu quel ques commandes pour la province et pour l'exportation. 11 en est de même des fabriques d'articles de Paris, qui ont toutes en ce moment un bon courant d'ouvrage, et qui ont reçu .de puis peu de nouvelles commandes pour l'étranger, et surtout pour l'Amérique méridionale. • La Banque de France a commencé à se ressentir de la re prise des affaires, ce qui n'empêchera pas probablement le prochain bilan mensuel d'accuser une nouvelle diminution dans le chiffre des portefeuilles, car l'échéance du 30 avril dernier était considérable, et les présentations de bordereaux d'effets à l'escompte n'ont pas pu encore combler le déficit qui en est résulté. La hausse n'a pas fait de nouveaux progrès sur les blés et les farines. Les prix se soutiennent, mais les affaires sont cal mes sur tous les marchés. Les blés en terre ont partout une apparence magnifique, qui engage les spéculateurs aussi bien que la consommation à se tenir sur la réserve. Les affaires sont partout limitées aux besoins des localités, et les expédi tions pour l'étranger sont devenues si rares qu'elles n'exer cent aucune influence sur les mercuriales....

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La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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