Extrait du journal

Sous la Coupole par LYDERIC En -défiant toute prévision, la Iotii gueur de la guerre désarme la persévé rance. Une multitude de gens qui, dans le premier feu de l'enthousiasme, avaient fait vœu de pénitence et dit adieu, jusqu'au jour de la victoire, aux plaisirs et. aux vanités du monde,; voyant que « ça n'en finit pas », sont revenus tout doucement à leurs chères habitudes : car faire un vœu est une chose humaine et persévérer une chose angélique. L'Académie elle-même cède à la coinj m une faiblesse. Elle avait juré, .ses grands dieux d'effacer sa gloire devant celle des Poilus. Il lui semblait peu séant, tant que la parole serait au ca non, de prêter l'oreille aux harangues fleuries de ses nouveaux élus et de dé cerner à ses soupirants les palmes de son immortalité viagère. La maison ne devait s'ouvrir, en ces jours tragiques, que pour honorer l'humble vertu. Mais, pendant qu'elle jetait l'ancre,' le Temps n'arrêtait point son cours, et ces messieurs de 1a Coupole ne sont plus à l'âge où l'on se rit impunément, de quelques années. La Mort, quoique fort occupée ailleurs, ne les oublia pas : elle fit dans leurs rangs des coupes sombres et, le corps académique fon dant comme neige au soleil, on en vint à se demander," non sans angoisse, si1» pour rester fidèle à son serment, il lais serait éteindre sa race. ' ■ Dans oe dramatique conflit de de* voirs, l'instinct de la conservation l'a emporté. - Après avoi r, il y a quelques mois, repris ses réceptions, l'Académie reprend ses élections. Elle a « tenu _»: héroïquement: pendant plus 'de trois ans ; l'honneur est sauf. Montrant au...