Extrait du journal

L'Indo-Chine est une des plus belles ^parures de notre domaine exotique, une de celles dont nous pourrions tirer le plus grand profit. Voyons ce qu'en dit M. Garros, en le suivant pas à pas dans son exploration. Coloniser, ce devrait être pour les peuples une sorte d'apostolat moral. Il est déplorable que cela devienne le plus souvent une entreprise des chevaliers de l'affairisme- M. Albert Sarraut a parfaitement compris ia beauté que devrait prendre l'oeuvre colonisatrice lorsqu'il a dit aux élèves de l'Ecole coloniale que « La patience est-le-maître mot de l'oeuvre coloniale. Elle est, par ses effets humains, 'la condition d'un résultat efficace ; la séculaire et sombre hérédité des âges de barbarie," de sauvagerie, de misère dont 1,'indigène demeure accablé a longuement emprisonné le diamant brut de son âme humaine clans l'épaisseur d'une gangue dure qu'on ne peut pas briser o'un coup. Lentement, avec douceur, avec persévérance, il faut user et décaper cette enveloppe rugueuse, pour retrouver la précieuse pierre que vos mains devront cliver, tailler, polir, afin qu'elle jette un jour, par ses facettes éblouies,. ses éclats de .. pensée humaine. Tâche pénible, ingrate, ardue, où le secret, le support de la patience est cette vertu suprême : la bonté. »...