Extrait du journal

ma voix vous offense, envoyez-moi à la mort, et je mourrai heureux, pourvu que je puisse, voir encore Alessandra et acheter son par don au prix de mon" sang. — Si vous me laissez la vie, sire, j'irai m'ensevelir avec elle et son père loin des grandeurs pour lesquelles mon respect m'a rendu traître à la foi jurée ; je serai le dernier de vos sujets, sire, mais le denier de vos sujets sera le plus heureux des hommes, car il pourra réparer sa faute en épou sant celle qu'il a toujours aimée ! L'empereur sonna. Un huissier parut. L'Empereur lui parla tout bas ; l'huissier in diqua d'un geste l'une des portes latérales du cabinet et s'éloigna. — Bien, Alexis, dit l'empereur au favori qui attendait, impassible, la décision de son maî tre. Bien ! j'aime à vous entendre" parler ainsi. Vous eûtes tort de douter de ma bonté, de mon indulgence. Eh ! ne sais-je pas que l'amour est de tous les rangs, fit-il en souriant ; qu'il sait rapprocher les distances ? Il fallait vous rappe la- l'empereur Pierre et Catherine la vivandiè re : il en fit une impératrice ! Vous ferez donc une comtesse d'Alessandra ? .. — Ôh ! sire ! répondit Alexis en joignant les mains, laissez-moi partir sur l'heure èt dans dix jours j'aurai l'honneur de présenter ma fiancée à Votre Majesté. -^- Pourquoi ne pas me la présenter tout de suite, dit l'empereur en se dirigeant vers la porte que lui avait indiquée l'huissier. — Mais,, sire, c'est impossible 1 fit Alexis. — Impossible de me présenter votre fiancée? Alors je vous la présenterai moi-même. Alexis cherchait vainement à comprendre. — Venez, mademoiselle, dit l'empereur en soulevant la portière, venez ! ■ Alessandra parât suivie du bravé Peters. L'empereur prit la jéune fille par la main :...