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La Presse, 15 juin 1836

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La Presse
15 juin 1836


Extrait du journal

250,000 fr. Cette branche importante de revenu, qui n'existe pour les journaux français que depuis 1828, a constamment été chaque année plus productive, et elle n'a point encore ac quis la moitié de son développement. En Angleterre, l'industrie, pour écouler ses produits, pour leur ouvrir des débouchés, n'emploie plus le mode onéreux des commis-voyageurs; elle rie viole plus le domicile du consomma teur; elle va droit à lui par le moyen plus économique et plus rapide des annonces payées; dès qu'un homme sait lire, elle en fait ainsi son tributaire. ( . L'extension de ce moteur puissant de publicité, essor né cessaire de la concurrence, n'est plus qu'une question de temps "qui se lie au développement de notre prospérité nationale ; si sur ce point l'Angleterre paraît aller trop loin à quelques bons ésprits qui taxent de charlatanisme l'usage des annonces payées, c'est qu'ils n'aperçoivent pas combien l'industrie de ce pays est encore en avant de la nôtre.' 1 Au point où en est venue l'industrie, le progrès — comme première condition—^implique tendance au bon marché, lequel à son tour implique là nécessité du grand nombre ; comment y parvenir sans le concours de la publicité, — et si elle n'est qu'officieuse*—à quel titre la réclamera l'homme dont elle doit faire la fortune ? -^ Disons-le, sans la publicité des annonces payées, point de concurrence sérieuse, point de progrès utile aux masses. . La question de la publicité marchande n'est pas seulement industrielle, elle est encore sociale et renferme en elle le prin cipe d'une réforme entière de la Presse Politique; en Angle terre, pays qu'un esprit absolu né doit point prendre pour mo dèle exclusif, mais dont l'homme progressif ne saurait faire l'objet d'une étude trop approfondie, le bénéfice auquel donne lieu la publication des journaux politiques ne se calcule jamais sur le prix d'abonnement, mais toujours sur le produit des an nonces payées. ■ Au prix de 40 francs par année, 10,000 abonnemens seront plus iaciles à acquérir que 1,000 seulement au prix de 80 fr. Telle est notre opinion, fondée sur l'expérience ét siir Me étude constante et approfondie de la Presse périodique. 10,000 abonnemens placeront LA PRESSE au premier rang des journaux quotidiens, et lui assureront alors par les annonces v payées une recette annuelle qui suffira - à la balance de ses frais, — au service des intérêts du capital social, et enfin à son remboursement....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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Données de classification
  • angleterre
  • france
  • europe
  • saint-georges
  • the times