Extrait du journal

tance plus grande à ces compositions fina les afin d'encourager le: travail persévé rant et de récompenser les progrès accom plis, M. le ministre dit qu'il faut se garder de leur donner, comme cela avait lieu jus qu'ici, une prépondérance telle qu'un suc cès accidentel puisse emporter la récom pense due à un mérite reconnu et plu sieurs fois constaté. Evidemment, il y a d'excellentes intentions dans cette circu laire de M. Jules Ferry ; toutefois nous ne pouvons approuver les réformes qu'elle annonce. Le système actuel avait des in convénients, mais aussi des avantages. D'abord, on ne pourra jamais empêcher que les élèves travaillent moins dans la partie du second semestre qui précède les vacances. La température chaude qui se fait sentir surtout dans les classes où de nombreux enfants sont réunis ne dispose pas à l'é tude. Il y a ensuite cette sorte d'agitation qui précède les heures de liberté et que les professeurs sont impuissants à maîtriser. Le zèle de ceux-ci se ralentit|forcément, et ils remplacent souvent leur cours par des lectures plus ou moins attachantes et plus ou moins bien choisies. Ne pourrait-on pas remédier un peu à cela en avançant l'époque des vacances? En les commençant au mois de juillet au lieu du mois d'août et en les terminant en septembre au lieu d'octobre. Les vacances dePâques, à un moment où rien ne s'oppose à l'étude, sont très lon gues. Deux ou trois jours suffiraient. Le but du prix d'excellence était de ré compenser le zèle du premier semestre. Du moment où il s'applique à toutes les compositions de l'année, il n'a plus de rai son- d'être, car il n'ajoute rien à l'émula tion. Les compositions générales avaient beau coup de bon. On sait qu'on leur avait donné une valeur triple et que les compositions faites seulement après Pâques avaient une valeur simple. Qu'arrivera-t-il, en comprenant toutes les compositions de l'année ? C'est que l'élève, bien avant la deuxième composition, saura qu'il a son prix ou qu'il ne doit pas l'avoir, ,et il pourra se montrer insouciant de la place à obtenir. On arrivera ainsi à un résultat contraire, à celui que l'on voulait atteindre et, au lieu de disposer au travail persévérant, on dis posera à l'oisiveté. Nous le répétons, nous croyons aux bon nes intentions du ministre, mais nous trouvons encore dans cette circulaire les traces de la précipitation qui est tout à fait dans les habitudes et dans le caractère de M. Jules Ferry. Qui a-t-il consulté avant de détruire les compositions des prix, avant de boulever ser un système qui était loin d'être mau vais? Le conseil supérieur de l'instruction publique. Il n'existe plus. Tout porte à croire que M. le ministre de l'instruction publique n'a interrogé que lui-même et ce n'est pas assez....