PRÉCÉDENT

La Presse, 20 décembre 1836

SUIVANT

URL invalide

La Presse
20 décembre 1836


Extrait du journal

une dépêche télégraphique transmise samedi dernier aurait fait con naître à M. le maréchal Clausel la nécessité de son prompt retour à Paris, pour donner au ministère les renseignements, et à la chambre des députés les explications qui lui seront demandés: Dans la crainte que l'épaisseur des brouillards ne retarde l'arrivée de la dépêche télégraphique, une estafette a été également expédiée; elle doit être aujourd'hui à Toulon. Mais, en aucun cas, malgré toutes les mesures prises et en supposant l'état de la mer aussi favorable que possible, M. le maréchal Clausel ne pourra être de retour à Paris que huit ou quinze jours après l'ouverture des chambres, attendu les sept jours de quarantaine auxquels il ne pourra se soustraire. Les deux questions de l'intervention en Espagne, et de l'expédition de Constantine, seront, assure-t-on, franchement abordées et résolu ment traitées dans le discours de la couronne ; si cola est vrai , nous en féliciterons hautement le ministère; le temps de la politique évasive et verbeuse n'est pas moins passé que le rfcgne de la vieille presse; lorsque des hommes ,d'État, hommes d'iiwmctïr, fout les affaires du pays, et les font avec un désintéressement non équivoque, et avec un patriotisme sincère, on doit le reconnaître à leur maintien as-, suré, et à-l'expression de leur opinion brève et catégorique; s'ils ont à surmonter des difficultés sérieuses, ils auraient tort de paraître vouloir les dissimuler, le plus sûr est toujours de les aborder sans détour-et de les reconnaître sans atténuation comme sans exagération, deux modes différents de forfanterie, tous deux également ridicules. Ce n'est qu'en se préparant ainsi prudemment à là lutte, et qu'en la soutenant fermement, qu'on se donne les deux chances pour soi, celle d'un durable succès ou celle d'une honorable défaite. Ainsi aucun reproche n'eût osé s'adresser à M. le maréchal C'ausel sur la fâcheuse issue de son expédition, s'il se fût montré un peu plus prévoyant, et s'il eût paru d'avarice un peu moins sûr de sa victoire. C'est, à notre avis, un parti ferme et prudent que celui que paraît avoir pris le ministère, d'aborder nettement, dans le discours du trône, les questions dont l'opposition compte se faire une qrme redoutàble contre-lui;.si,-contre notre attente, le ministère succombait dans une lutte aussi franchement engagée, le nombre de ses amis ne ferait que s'accroître, et sa considération n'y perdrait rien; car là où il y a fer mêlé sans forfanterie, la dignité est toujours sauve. L'exagération, quelque part qu'elle se trouve et se réfugie, est sûre de nous trouver pour adversaires ; nous continuerons de la poursuivre sans relâche dans'l'antre-de la vieille presse, qu'elle paraît surtout af fectionner; mais nous ne saurions la tolérer davantage dans les circu laires, discours ou proclamations du gouvernement et de ses agents. L'ordre général, daté de Guelma, se termine par une pompe fâcheuse d'expressions sonores qui nous a affligés, car nous l'avons vu exciter la dérision d'étrangers dans les clubs, cercles et salons où ils se réunissent, et où la politique se traite sérieusement. C'est avec regret et douleur que nous le disons ; mais, de' la part d'un maréchal de France, après l'expédition de Constantine-quelque honorable que puisscêlre celte défaite, c'.est s'exposer à un danger qui ne le devrait jamais atteindre, celui du ridicule, que de promettre à ses soldats la reconnaissance de la France, la satisfaction du ■roi et l'ADMIRATION DU MONDE ENTIER !!! Le discours tenu à M. le duc de Nemours, par M. le maire d'Alger, donne lieu à une observation plus grave encore, il faut , dit-il , quoiqu'il advienne, que le croissant fléchisse devant no tre puissance, le drapeau de la gloire ne peut rester sans vengeance'.!! Dans ces trois lignes, M. le maire d'Alger a été assez malheureux pour offenser à la fois les règles de la langue, les conve nances, les intérêts et les susceptibilités du pays où il occupe les pre mières fonctions civiles. / Voilà cependant où conduit dans son élan la politique belliqueuse et tout-à-fait chevaleresque que déploient,ce matin plus haut que ja mais le Journal des Débats et fa Paix. La Cliarle de 1830 répond par les lignes suivantes à l'observation que nous avons faite hier sur la nature d'un conseil d'enquête dans 1 affaire de M. le général de Rigny ; « Il existe une loi du 19 mai 1854 sur l'état des officiers, et subsidiai>> renient mie ordonnance du roi du 21 mai 1856 , portant règlement sur « l'organisation des conseils d'enquête. » Cette ordonnance est insérée dans le n. 15' du journal officiel. « ,...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

En savoir plus
Données de classification
  • alger
  • perreau
  • urqhart
  • maréchal de france
  • bujon
  • france
  • oran
  • paris
  • espagne
  • saint-georges
  • bosnie
  • turquie
  • sardaigne
  • italie
  • angoulême