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La Presse, 23 novembre 1836

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La Presse
23 novembre 1836


Extrait du journal

Chronique politique. On parle beaucoup d'une visite qui aurait été faite par un auguste personnage au vieux guerrier qui commande aujourd'hui aux Invalides, et dont la mauvaise humeur n'avait pu être satisfaite par les disposi tions qu'a prises le ministère pour faire juger les réclamations et les plaintes du gouverneur. Cette visite inattendue a, dit-on, causé une profonde émotion au maréchal, et dans l'entretien assez long qui a eu lieu, lés faits allégués et les motifs de mécontentement livrés à la publi cité, ont été discutés de part et d'autre de manière à ne plus laisser au gouverneur le moindre doute sur les intentions du pouvoir et sur son zèle pour faire justice de tous les abus qui lui seraient signalés. Cette initiative, si heureuse pour le maréchal, ce témoignage de haute estime a dissipé toutes les préventions qu'il conservait encore ; il ne songe plus maintenant à une démission dont il aurait eu un moment la pensée, lorsqu'il s'impatientait des lenteurs d'une enquête et d'un examen in dispensables dans «ne contestation de ce genre. Un projet, à l'exécution duquel on ne saurait qu'applaudir, et qui doit assurer la prospérité des établissements français à Alger, en leur fournissant une nouvelle preuve de la sollicitude du gouvernement pour contribuer à tout ce qui peut inspirer la confiance à la colonisatios, c'est une modification importante dans le titre et les attributions du premier administrateur de la colonie. Il y aurait une vice-royauté d'Alger, au lieu d'un gouvernement-général ; ce serait un prince de la famille royale qui viendrait l'occuper et qui présiderait un conseil de, haute adminis tration. dont feraient partie, de droit, le commandant supérieur des troupes, et le premier magistrat de la colonie. L'exécution de ce pro jet qui a besoin, sans doute, d'être mûri, exercerait une heureuse in fluence sur la colonie, et surtout sur les tribus encore hostiles qu'elle rattacherait à la France par l'éclat et le prestige d'un titre imposant. Les colons et les spéculateurs qui ont encore quelques craintes, verraient dans cette mesure un nouveau gage de stabilité. La mort de Charles X, loiade faire cesser la division qui existe dans le parti légitimiste, et de rétablir l'union parmi les dissidents, n'a pas même été l'occasion ou le prétexte d'une trêve pour la controverse ar dente qui, depuis plusieurs années, se signale par les hostilités de mu tuelles récriminations. On devait croire cependant que la haine se tai rait un moment devant un illustre cercueil, ou qu'elle attendrait la fin des funérailles pour recommencer sa polémique violente ; mais la guerre a continué plus vive, plus acharnée peut-être, malgré le zèle ct les dé marches de médiateurs officieux qui ont voulu opérer un rapproche-...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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