Extrait du journal

« Faut-il' approuver cette manœuvre ou la blâmer ? On n'attend pas de nous que nous l'approuvions. Nous avons dit à ce sujet, à plus d'une reprise, ce que nous avions à dire, et nous n'avons rien à y changer. Nous bavons jamais pwis et nous ne prenons pa.s encore la responsabilité de conseiller cette politique. Seulement, qu'on la blâme ou la loue, cela importe en vérité très peu. Il ne s'agit pas de savoir si elle devrait être ou si elle devrait ne pas.être. II suffit de constater qu'elle Mt et d'essayer de se demander pourquoi elle e~t. « On a cru, dans le Bloc, qu'on pouvait mettre une minorité hors la loi. On a cru qu'on pouvait, par une loi de dévolution, dépouiller les héritiers des biens qu'ils avaient le droit de revendiquer et leur voler le gain de leurs procès par le cambriolage dé textes légaux. On a cru qu'on pou- Î vait multiplier les exactions de la candidature officielle pour arracher les hommes de l'opposition à leurs mairies ou à 1' urs mandats. On a cru qu'on pouvait refuser à des partis qui réclamaient le droit d'être représentés proportionnellement à leurs forces un système de sprutin qui assurât la justice électorale. On a cru qu'on pouvait faire d'une loi sociale comme la loi d'assistance un instrument de corruption politique. On a cru qu'on pouvait tout oser contre un parti condamné par son infériorité numérique à tout subir. On s'est tout simplement trompé quand on a cru cela. H Certes, comme M. Clément, nous ne conseillerons point la politique du pire. Les unifiés au pouvoir ne vaudraient pas mieux que les blocards et nous ne sentons pas le besoin d'échanger notre cheval borgne contre un aveugle. Le socialisme, doctrine de jouissance immédiate, ne s'attaque pas seulement aux intérêts, il est également destructeur des droits et des croyances. Si l'on peut faire bon marché des premiers dans un certain milieu, on se préoccupe surtout des autres et l'on fait fausse route en se figurant que les choses iront mieux quand elles auront été plus mal. Ce n'est point, sauf circonstance exceptionnelle, en favorisant telle ou telle fraction de ses adversaires qu'on se relève devant l'opinion et qu'on se fa.it respecter par Je pouvoir, c'est en luttant. Or, les résultats de l'élection d'Uzès, lors du renouvellement général de la Chambre, permettaient de lutter avec espérance de succès et, dans tous les cas, avec certitude de conserver bonne posture dans le combat....