Extrait du journal

le jeu du commissaire extraordinaire avec une étonnante naïveté. Leur plan était fait d'avance, et il semble que ses auteurs aient voulu effacer celui de M. Trochu. Ils ont commencé par proposer une résolution illégale en voulant faire décerner la prési dence au prince avant la vérification des pouvoirs, et une fois engagés dans cette voie, ils ont été entraînés par la passion. Leurs adversaires, profitant de ces fautes, ont retourné la situation, et voilà comment les républicains ont obtenu dans la patrie de Napoléon une victoire si inattendue. Le succès cependant ne "saurait effacer l'impression de l'arbitraire provocateur et taquin dont M. Ferry a été le parfait mo dèle. Si le parti bonapartiste corse est tombé dans le piège, c'est que le piège a été dressé. Un conseil général a dû se réu nir sous la menace d'une dictature qui n'é tait que l'ombre du h septembre. Il a fallu . vraiment que les amis du prince devinssent les complices involontaires du commissaire extraordinaire de la République, pour que ce dernier puisse rapporter d'Ajaccio des droits à l'avancement. Nous voudrions aussi que les leçons de ces déplorables incidents ne fussent pas vaines et quê tons les partis les méditent. Il n'y a ,d'autorité et d'honneur que dans le droit, dans la raison, dans l'esprit de con corde et de patriotisme. Quand le'pouvoir s'exagère et cède à de mesquines suscepti bilités ou à des craintes puériles, il se compromet. Quand les partis oubliant ce qu'ils doivent au pays, placent au-dessus de ses intérêts leurs impatiences et, leurs prétentions, ils s'affaiblissent, et l'opinion publique se tourne contre eux. Tel nous paraît être le dernier mot de cette affaire, et nous croyons qu'il est l'ex pression de la plus stricte impartialité....