Extrait du journal

Italie. Des rires de la Piare, 7 juillet. — Ce qui se passe en Italie depuis quelque temps peut fournir matière à bien des conjectures. Buonaparte a créé la république Cisalpêne ^ il a organisé celle république, il en a nommé les autorités, et il en a fait un état assez formidable pour pouvoir se mesurer avec ce qu’on appelle les grande* puissances; il lui a donné une étendue et une force dignes de lui attirer des alliés respectables; aussi y est-il considéré comme une espèce de demi-Dieu. En considérant d’un côté la reeoimoissance qu’on lui doit et 1 enthousiasme qu’il inspire , H ne seroit point étonnant que les Cisalpins l’élevassent à 1 ne dignité suprême , a une espèce de dictature. Déjà beaucoup de patriotes en ont parle. Peut-être B noria parte s’y attend ; mais il ne fera pas pureître qu’il y songe tant que toutes les puissances 11’auront pas reconnu l’indépendance de la république casalpêne. A ri attendant et pour applaudie chemin, il éloigne de la susdite république toutes les troupes françaises, il se propose d’exercer lui-même les troupes de la nouvelle république qu’il vient d’organiser, et tous ces procédés annoncent dévastés pionces. Le teins nous apprendra jusqu’à quel point ces conjectures sont fondées , et c^ temps n est point éloigne. Au reste , il est présumasse que la république française ne seroit pas fâchée de se trouver déchargée, par la reconnaissance des Cisalpins , des vastes obligations que lui imposent les grands services de cet homme célébré, et que d'après sa constitution il lm seroit difficile de récompenser d’une manière propre a satisfaire son ambition et sa passion pour la vaine gloire....