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La Quotidienne, 1 juin 1846

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La Quotidienne
1 juin 1846


Extrait du journal

soldat de planton ouvre, la sentinelle, le consigne et tous les porte-clefs sont parfaitement indifférons; les deux autres sentinelles qu’on rencontre ensuite, ne se doutant de rien, le prince et son domestique sont sur l’esplanade, ils gagnent le rompait avec un égal bonheur, et le docteur «pii atout observé du haut des appartemens, ne doute plus «lu succès de l’entreprise. Charles court à la voiture de louage, et bien tôt il est sur la route de Saint-Quentin, où il congédie le conducteur, fils du loueur, comme inutile, en l’assurant qu’il dirigera bien lui-même la voiture, et la ramènera le soir. Le prince va moins vite, il suit le rempart; près de la porte de Saint-Quentin, il aperçoit trop île monde pour ne pas se trouver mal à l’aise, il gagne une rue qui le conduira également hors de celte porte, il traverse tout le faubourg avec ses ustensiles, dont le docteur lui avait dit de se dé faire dans les latrines du rempart; au sortir du faubourg il craint de se tromper, il demande pourallerrejoindre le che min de Villcrs, une femme le lui indique, croyant parler à un peinlrc de village, il sait qu’il est bien sur la route de StQuentin, il avance, et an chemin de Villcrs, il atteint Char les et la voiture et son fidèle Ham. Le cheval est reposé de puis plusieurs jours, et à huit heures et demie il a atteint Saint-Quentin. » Trois quarts d’heure d’anxiété sont un siècle pour le prince, oblige d’altendre qu’on lui amène une voiture et dus chevaux de poste, et qui ne sait si sa fuite n’a pas été dé couverte b l’heure même. A neuf heures un quart, il est sur le chemin de Valenciennes, il arrive, grâce à des rouleaux d’or, avant le départ du convoi du chemin de fer, et enfin à Quévraiiij certain que la gcndarmi-rie de Ham ne peut plus rien contre lui, il prend son premier repas de la journée. Il pourra ensuite aller se reposer à Bruxelles, et préparer son embarquement pour l’Angleterre. » Cependant au château de Ham le prince restait étendu sur son lit dans un état d’affaissement complet ; il avait pris une médecine qui le fatiguait horriblement ; le commandant, beaucoup trop geôlier et tremblcur, était sensible à son ma laise, il ne marchait que sur la pointe des pieds dans le sa lon contigu à la chambre à coucher «lu prince, et quand le docteur y entrait, il lui faisait remarquer qu’il était bien né gligent de laisser ainsi les portes crier sur leurs gonds, il of frait d’aller chercher de l’huile pour remédier à cet incon vénient; le mal continuant toujours, et celui-ci n’ayant en core vil le prince de toute la joui née qu’étendu sans mouve ment sur son lit par la porte cntr’ou verte avec d’in finies pré cautions, représenta, vers les sept heures du soir, au docteur qu’il ne pouvait rester plus long-temps sans faire un rapport au gouvernement sur l’état du prince, et vers huit heures, quand il eut achevé de lire le journal qu'il avait trouvé dans le salon, il demanda au docteur de lui déclarer nettement la nature de l’indisposition du prince; le docteur répondit que la chose n’était vraiment pas sérieuse, que ce serait l’affaire de dix-huit heures tout au plus, et qu’au reste il pouvait s’en assurer par lui-même. Aussitôt le commandant s’approcha du lit du prince, et lui demanda comment il se trouvait ; mais n’en recevant pas de réponse, il approcha l’oreille, et fit observer au docteur ipt’il n’entendait pas même sa respi ration ; en même temps il portait la main sans doute pour s’assurer s’il y avait encore de la vie ; mais, ô désappointe ment!.... il n’avait touché qu’une forme, un mannequin. » Le docteur alors lui déclara qu’à cette heure le prince était hors de France; qu’il ne fallait accuser personne ; que le prince, son domestique et lui avaient eu seuls connais sance de l’évasion; et que lui qui aurait pu disparaître éga lement, puisqu'il était libre depuis deux ans, n’était resté que pour rendre ce témoignage et empêcher qu'on n’inquié tât des innocens. Ainsi s’explique la conduite du comman-...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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