Extrait du journal

DES SYMPTÔMES GÉNÉRAUX D’UNE SITUATION IMPOSSIBLE. Comme nous l’avions prévu, le Journal des Débats recule ce malin (levant l’anathème des feuilles révolutionnaires, qui ne lui permet pas même de constater la position respective de don Car los et de Christine, et les grands avantages obtenus par la cause de la légitimité espagnole. Il faut que le journal doctrinaire pro teste de tout son dévouement pour Isabelle II , et qu’il rappelle l’opinion par lui émise en faveur de l’intervention. Seulement, il prend la liberté d’ajouter que (les faits sont des faits , et que , tout contraires qu’ils soient à Marie-Christine, on ne peut en nier la réalité, quelque fâcheuse qu’elle puisse paraître. Ainsi, les doc trinaires sont forcés de déclarer qu’ils ne font des vœux que pour l’état de choses actuel en Espagne ; et eux , les hommes de la nécessité, ils sont en même temps obligés de reconnaître qu’il n’y a de vrai pouvoir, de vrai gouvernement, que dans les pro vinces qui ont reconnu Charles V, que tous les avantages sont de ce côté, et que l’impuissance, l’impéritie gouvernementales sont là où sont les vœux (les doctrinaires. Pour des hommes qui se vantent surtout d’être habiles et de tfrer parti des faits accom plis, c’est s’enfermer dans une énorme contradiction. Une double conclusion ressort de cette position que doivent subir les doctrinaires dans les affaires d’Espagne, de cette atti tude fausse et forcée qui leur est imposée à l’égard de la révolu tion, dans cette partie capitale de la politique extérieure. D’abord, de l’aveu d’un organe du ministère, le gouvernement de Christine, contre-épreuve du système doctrinaire, marche au milieu d’une double haie de fautes et d’échecs. C’est un gou vernement qui n’est peut être pas encore tombe, parce qu’il est toujours resté à terre : s'il y a un pouvoir impossible en Europe , c’est celui de Christine, resserré entre le gouvèrnément de Char les V et l’anarchie révolutionnaire, pressé par l’attaque régulière et compacte des forces légitimes, et livré à tous les déchiremens des agressions anarchiques, Que dire (les doctrinaires, les partisans du statu quo, les hom mes (le la stabilité , les prétendans . nous ne dirons pas à la du rée, mais à la perpétuité de leur système gouvernemental, qui se trouvent contraints de protester de leur inviolable attache ment pour l’instabilité du juste-milieu de Madrid ? Ils sentent que...