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La Quotidienne, 15 décembre 1840

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La Quotidienne
15 décembre 1840


Extrait du journal

Oh ! que ne le laisse z-vous dormir à Sain le-Hélène son dernier sommeil ! Nous aurions le droit d’êlre sévères pour sa mémoire, nous qui n’avons jamais brûlé ce que nous avons adoré, nous pour qui la vérité et la justice ont toujours été saintes; mais à Dieu ne plaise que nous venions jeter l’injure à sa cendre au mo ment où la terre de la patrie s’ouvre pour la recevoir. Certes, dans ce jour solennel, nous n’aurions pas pensé à rapp 1er ce qu'ont coûté à la France les malheurs de l’Empire, nous aurions gardé un silence de convenance et de dignité devant ces grandes funérailles auxquelles votre lâche infidélité à ia fortune de la patrie donne je ne sais quel caractère de regret et de dou leur. Mais vous l’avez dit, vous, qui vous vantez d’avoir été chercher ses rosies mortels sur le sol étranger; vous l’avez dit, pour arriver à la glorification mensongère d’un pédant apostat, et pour corrompre les leçons de l'histoire ! Eu bien! nous répétons vos propres paroles : «En 1815, la France de l’Empire était livrée à dix armées étrangères ; elle avait perdu toutes ses conquêtes, tout prestige, tout ascendant moral; elle n’avait ni richesses, ni industrie, ni population virile, ni lois, ni libertés. » Est-ce ainsi que vous avez trouvé la Francé (le la Restauration? qui donc avait relevé notre pays si profondé ment abaissé ? Qui lui avait rendu son ascendant moral, ses ri chesses, son industrie, ses libertés, ses lois ? Car elle avait tout cela quand vous l’avez faite la France de la Révolution. M. Guizot, avez-vous osé dire! M. Guizot ! N’espérez pas échapper à l’odieux par le ridicule. Tout est sérieux dans une matière aussi sérieuse. M. Guizot et les roués ses maîtres ou ses complices auraient sauvé la France eu 1815 ! Ce qui l’a sauvée, vous le savez aussi bien que nous ; et si vous avez prononcé le nom de M. Guizot, c’est apparemment que vous vouliez marquer par là jusqu’où va l’insolence de vos mépris pour Napoléon. Vous n’avez pas espéré qu’on vous croirait; c’était assez pour vous qu’oj pût mesurer toute la grandeur de l’outrage. Four sauver la France alors, il fallait autre chose, nous ne di rons pas qu'un pédant, Dieu nous en garde, autre chose qu’un homme, qu’une secte, qu’un parti ; il fallait un de ces élans des sociétés qui, fatiguées, épuisées par la domination de la force, même quand elle est maniée par le génie, sentent le besoin de se réfugier sous la garantie d’un principe....

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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