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La Quotidienne, 17 juin 1832

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La Quotidienne
17 juin 1832


Extrait du journal

NOUVELLES ETRANGERES. AUTRICHE. — Vienne , 6 juin, ( Lettre particulière. ) Le jeune duc de Reichstadt parait toucher à sa fin ; on lui a administré hier les sacremens ; mais , ici, on n'attend pas que la maladie ait atteint ! son dernier degré pour remplir ce devoir religieux. Trois armées autrichiennes : l’une formée à Bregentz, l’autre près de Broaiinau , et la troisième en Bohême , sont toutes prêtes à marcher au se cours des trente-quatre tyrans de la confédération germanique, comme disent jes patriotes allemands. Votre cabinet souffre que l’on prenne les mesures les plus vigoureuses au dehors pour abattre les cent têtes de l’hydre révoliitiouanire , ou plutôt il adhère à ce qu’il ne peut empêcher. Un courrier , arrivé de Paris il y a quelques jours , nous a apporté la nouvelle que la marche des armées autrichiennes, dans le cœur de l’Allemagne , ne ferait pas cesser l’harmonie qui règne entre les deux cabinets ; au surplus , tout ce que l'Autriche, d’accord aVee la Russie , a l’intention de faire dans cette circonstance, est conforme à l’esprit et même à la lettre de l’acte fédératif qui lie réciproquement les divers états de l'Allemagne. BELGIQUE. — Bruxelles, 13 juin. (Correspondance.—Extrait des feuilles belges.) Le Courrier belge avait annoncé le départ pour Vienne de M. le baron de Lo; en qualité d'ambassadeur. Ce journal était dans l’erreur, M. le comte de Laüaing, attaché à l’ambassade , est parti seul hier porteur de lettres pour le cabinet autrichien. Il est fortement question de remplacer sir Ro bert Adair par lord Dover ; les raisons de ce remplacement sont son grand âge et la nécessité d’avoir un homme d’énergie en Belgique dans les cir constances actuelles. — Le bruit que nous avons rapporté , il y a quelques jours , sur la clô ture prochaine de la session actuelle des chambres , se confirme. Il paraît mie la session sera levée après la discussion des projets de loi sur l’armée de réserve, sur l'ordre judiciaire et sur l’ordre de l’union. La lettre suivante éciite de Paris à un journal belge annoncerait que la victoire du (J juin pourrait bien réagir peu favorablement sur le sort des patriotes belges. « Attendez-vous à voir donner incessamment un grand développe ment aux forces militaires de votre pays ; l’ordre, ou si vous le voulez lin vitation eu est partie d’ici il y a deux ou trois jours. Le prétexte de cette mesure sera la nécessité de recourir aux moyens coercitifs pour arracher au roi Guillaume son accession au traité du 13 novembre ; mais le véritable motif est de profiter de la victoire que la royauté citoyenne vient de rem porter dans les rues de Paris , et de réduire chez vous comme en France à l'obéissance passive et à la soumission muette ceux qui, prenant au sérieux le principe delà souveraineté du peuple, seraient tentés d’en essayer quel que nouvelle application. L’emploi des forces formidables qui seront donc reunies on Belgique et eu France ne sera, quoi qu’oii en dise, dirigé contre aucun ennemi extérieur. Vos orangistes, nos républicains et nos carlistes troublent seuls la quiétude des deux royautés populaires ; elles se prêteront mutuellomeril secours au besoin contre ces ennemis intestins ; mais de l’extérieur , nul souci ; les protocoles continueront à y pourvoir. Ou ne se refusera pas à faire quelque petite démonstration ; mais au plus léger sujet de mécontentent c’une des cinq grandes puissances , on rentrera dans les garnisons et le résultat le plus clair de tant de bruit sera d’avoir tout doucement armé la presque totalité de la population qui possède la force , contre celle qui, éclairée par l’âge , l'expérience et la raison, vou drait s’élever contre des abus; le tout pour le plus grand triomphe du prin cipe des révolutions de juillet et de septembre , pour celui de la liberté , pour la modération des énormes budjets qui écrasent les deux pays et pour la complète justification de Charles X qui , n’ayant dirigé contre le peuple de ; Paris que S à D,000 hommes , est resté intérieur à son auguste cousin dans la proportion de 9 à 26. »...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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