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La Quotidienne, 18 octobre 1842

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La Quotidienne
18 octobre 1842


Extrait du journal

en retour des 25 millions que nous ne leur devions pas et que nous leur avons cependant payés, ils nous gratifiant d’un tarif de douanes qui menace d’établir une perturbation sérieuse entre les relations commerciales des deux pays. Nous ne voulons point ici nous appesautir sur l’ensemble de cette nouvelle combinaison fiscale; nous nous arrêterons seulement sur quelques détails qui suffiront pour prouver de quelle manière le jeune établissement est traité par la jeune république. Nos tarifs, si rigoureux pour une foule d’articles, ont traité avec beaucoup de douceur ceux que les Américains sont à même de nous fournir, ainsi que cela résulte des chiffres suivaus : en 1832, on a acquitté, moyennant 6,050,000 fr. de droits, pour 47 millions de produits américains, et en 1834 pour près de 76 millions moyennant 10,162,000 fr. de droits. Il s’en fallait que les produits de nos propres colonies fussent aussi bien traités ; car, toujours en 1832, 16,955,000 fr. de marchandises arrivant de la Martinique payaient 13,198,000 f. à leur entrée ; et en 1834, 13,001,000 fr. de denrées provenant de la même lie supportaient 9,976,000 fr. de droits. En 1840, les produits américains n’auront guères supporté que 16 millions de droits à leur introduction en France, somme tout-à-fait hors de proportion avec celle que vont acquitter à leur entrée aux EtatsUnis les produits français. Nos soieries seules auront à payer plus de 20 millions avant d’arriver au consommateur. Quapt aux liquides, la moyenne de l’exportation des trois années de 1838-39-40 a été pour les eauxde-vie, de 3,874,000 litres, soit 853,000 gallons environ ; au droit d’un dollar, ce serait 4 millions et demi de francs à acquit ter, si l’élévation de droit ne venait pas diminuer l’importance des arrivages. La moyenne de l’exportation des trois années cidessus a été, pour les vins en futaille de toutes sortes, de 9,210,000 litres, soit 2,029,000 gallons ; à 6 cents, l’on obtiendrait près de 6,20o,000 fr. Eu soumettant chaque article tarifé à un calcul sem blable,on verrait que les Américains entendent prélever sur la masse des marchandises françaises une somme sept ou huit fois plus forte que celle dont la France frappe pour une somme égale les produits américains. L’augmentation des taxes restreignant les envois, les financiers de l’Union verront leur échapper les re cettes sur lesquelles ils paraissaient compter. Le consommateur américain se passera d’uu objet dont il avait contracté l’habitude, ou bien il le paiera plus cher ; le producteur ou le fabricant français souffrira de ce ralentissement d’affaires; et, plus que tou tes les autres, l'industrie vinicole, que l’ou dirait condamnée à périr, en ressentira les déplorables contre-coups. Mais ce n’est pas tout ; aux rigueurs excessives de la taxe, le gouvernement américain a voulu joindre 1 arbitraire insolent de la perception. Nous prions nos lecteurs de jeter un regard attentif sur l’article du Courrier des Etats-Vnis que nous reproduisons...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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