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La Quotidienne, 21 septembre 1837

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La Quotidienne
21 septembre 1837


Extrait du journal

FRANCE. PARIS, -20 SEPTEMBRE. Entre un évêque qui plante aux portes de son église une croix, signe de notre salut, et l’émeute qui la renverse et la brûle an chant de la Marseillaise , les journaux révolutionnai res ne pouvaient pas hésiter un instant. Aussi ne sommes-nous pas surpris de les voir ce matin attaquer violemment M. l’évê que d’Angoulême, et l’accuser d’avoir été le provocateur des scènes de désordre et d’impiété qui ont affligé la ville pendant quelques jours. Planter une croix , n’est-ce pas attenter à la liberté que ce pendant la croix a apportée au monde ! La brûler , au con traire, c’est prouver qu'on est digne d’être libre , et peut-être aussi qu’on est chrétien! Voilà comment on entend le christia nisme dans la Révolution ! Un journal ministériel, croyant sans doute très-habile de se mêler aux déclamations révolutionnaires contre le pieux évê que, a cherché à se justifier d’avance en disant qu’il y avait de la politique dans la plantation de la croix. C'est sans doute que relever les croix brisées par l’émeute est un acte d’opposition contre le pouvoir ! Puis est venu un autre journal, également libéral, qui s’est plaint de ce qu’on voulait effarer jusqu’à la dernière trace de la Révolution de juillet ! Les croix renversées, les églises fer mées au culte ou profanées par des images impies , voilà donc les monumens de la Révolution ! les traces glorieuses de son passage! les saints témoignages de sa domination ! Comprenons-le bien ; car tous les journaux révolutionnaires nous le disent : les émeutiers d’Angoulême n’ont fait que prendre au sérieux la Révolution de juillet ! Voici la proclamation fort curieuse qu’a publiée le préfet de la Charente. « Une imprudente et clandestine manifestation qui n’aurait sans doute excité que la vénération et le recpect, s U avait été possible de n’y voir que l'imposant symbole de la religion qui a douné au monde l’ordre...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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