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La Quotidienne, 22 décembre 1843

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La Quotidienne
22 décembre 1843


Extrait du journal

FRANCE. *3 PARIS, 21 DÉCEMBRE, il Nous trouvons aujourd’hui dans le Censeur de Lyon, une étrange méprise sur les principes de Mgr le duc de Bardeaux. « Quand le , prince, dit ce journal, déclare qu’il est partisan des libertés , nationales, il sous entend : que je vous accorderai ou vous re, tirerai selon les circonstances et selon les besoins de mon i trône.» Ces principes sont ceux du despotisme ; ils sont complètement étrangers à ceux de la monarchie, telle que le temps et les mœurs l’ont faite parmi nous. Il ne s’agit aujourd’hui en France, que de completter les institutions, de les mettre d'accord avec les be soins de notre pays, et s’il convient de laisser à la royauté l’ini tiative des propositions de nature à concilier ces grands intérêts, c'est aux pouvoirs législatifs qu’il appartient de les discuter dans les limites de leurs attributions légales. La pensée du retrait des libertés publiques parle fait seul de la volonté royale, est une antre supi osition toute gratuite, contraire aux principes de la monarchie représentative, la seule qui soit désormais possible dans noire patrie. Vainement on nous opposerait l’exemple de 1830; le temps et l’expérience ne sauraient être perdus ni pour les princes, ni pour les peuples ; donnez aujourd’hui aux Français un gouvernement.vraiment national, vraiment associé h tous les in térêts légitimes du pays, et il n’aura pas à craindre que les fac tieux se fassent uue arme de nos libertés, parce que les peuples, éclairés par le passé, ne les suivraient pas dans cette voie. La plus puissante garantie du respect des institutions, est dans la force morale et dans la moralité du pouvoir ; or, quel autre pouvoir, nous le demandons, réunirait à un plus haut degré ces conditions si favorables au maintien des libertés publiques!... Le gouvernement vient de destituer plusieurs maires qui sont allés i Londres, offrir leurs hommages à Monseigneur le duc de Bordeaux, nous croyons que, par celte mesure, le ministère s’est exposé à de grands embarras administratifs; ceux de nos amis qui ont accepté la mairie, ont cédé aux instances de leurs concitoyens; ils oui fait, on peut le dire, un sacrifice dont l’ordre, eu France, profilait; ceux qui ne sont pas allés à Londres, n’ont point fait ce nouveau sacrifice à leurs fonctions, mais il des raisons dont nous ne sommes pas juges. Tous tiendrons sans doute à faire savoir aux préfets qu’ils n om pas entendu, en se dévouant aux intérêts publics, abandonner leurs principes et leurs affections. Que fera alors le gouvernement? destituera-t-il le, maires en masse, ce se rait grave, et un pareil fait ne trouverait pas l’opinion indiffé rente....

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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Données de classification
  • de civray
  • spinosa
  • jésus-christ
  • lebrun
  • france
  • londres
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