Extrait du journal

COMMENT FINIRA CE QU’ON APPELLE LA CRISE MINISTÉRIELLE. Hier, le Journal de Paris avait eu soin d’annoncer que les mi nistres ne donnaient point leurs démissions. Ce matin le Journal des Débats ne manque point de renouveler, à peu près dans les mêmes termes, la même déclaration. Il le fait même d’une ma nière plus expresse, et Von voit que la feuille doctrinaire publie un article convenu au moyen duquel le ministère actuel a voulu faire ressortir, non-seulement sa position particulière de minis tère toujours existant, tout ébranlé qu’il puisse paraître , mais aussi la piteuse position de Louis-Philippe entre le cabinet qui subsiste encore et celui qui devrait le remplacer. Dans l’article du Journal des Débats, la doctrine parait prendre ses sûretés avec Louis-Philippe ; et elle fait avec lui, comme elle a fait jus qu’à présent avec la chambre, elle se pose comme nécessaire et comme seule possible. Quand on considère cette petite crise ministérielle, sur laquelle cependant il est vrai de (lire que tourne tout l’état de choses ac tuel , on ne voit de tous côtés que faiblesse, impuissance , nul lité. Louis-Philippe voudrait donner la présidence au maréchal Soult, c’est-à-dire au .ministre le plus anti-parlementaire qu’il fût possible de présentée à une chambre qui vient de voter Venquête. Les doctrinaires, non point, certes, qu’ils éprouvent les scrupules économiques et parlementaires de la chambre contre celui qu’ils appellent l’illustre maréchal, mais pareeque cette pré sidence dérange leurs combinaisons particulières et empêche l’un des leurs, le duc de Broglie, par exemple, d’occuper cette même position ; les doctrinaires, disons-nous, déclarent nette ment qu’ils n’ont point accepté la présidence du maréchal, et que, malgré ce refus , malgré le retour annoncé du maréchal pour composer le conseil, ils ne restent pas moins ministres. Pour parler ainsi, pour préciser de la sorte leurs prétentions . pour faire entendre qu’ils n’accepteront qu’un président à leur convenance , qu’il leur faut à la tête du cabinet un président (loctriuaire comme expression d’un cabinet doctrinaire , il faut bien qu’ils soient complètement revenus sur ces idées touchantes $kp¥ïineesnn dfi retraite 1îminnon-r avaient Ils ont N’ont eu l’air un instant de quitter le pouvoir que pour mieux s’y crampronner dès qu’ils en apercevraient la possibilité; et, loin de vouloir maintenant paraître avoir jeté les cartes , ils font bien remarquer qu’ils les tiennent encore, et qu’ils n’ont point envie de les laisser tomber. Vraiment, à lire le Journal des Débats, on croirait lire la parodie du mot fameux : Viens les prendre ! Placés dans les Therraopyles de la crise ministérielle , les doctrinaires agissent en vrais Spartiates, an ne leur arra chera leurs ministères qu’avec la vie , et ils diraient volontiers, quand il s’agit du pouvoir et du budget : Ou dessus ou dessous! Louis-Philippe est donc bien averti que le ministère, dont il a songé à se défaire, ne veut point se défaire, lui, du pouvoir, et que, si Von croit pouvoir disposer de leurs places, les ministres n’y renoncent point eux-mêmes. Louis-Philippe a expédié un courrier au maréchal Soult, cela est vrai, les doctrinaires ne le nient point ; ce courrier est porteer de dépêches qui offrent la présidence à l’illustre maréchal, les doctrinaires n’en disconvien-...