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La Quotidienne, 28 novembre 1817

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La Quotidienne
28 novembre 1817


Extrait du journal

Paris. Nouvelles de la Cour du 27 novembre. A onze heures , S. Exc. le baron de Saint - Vincent , mi nistre plénipotentiaire d’Autriche , chargé par son souverain de notifier à S. M. la mort de S. A. I. et R. l’archiduchesse Herminie , princesse d'Anhalt, épouse de S. A. I. et l\. l’ar chiduc Joseph , palatin de Hongrie , frère de l'empereur d’Autriche , a eu une audience particulière du Roi. En conséquence de cette notification, la cour prendra le deuil samedi prochain , pour onze jours. Le deuil se portera les six premiers jours en noir, et les cinq autres en blanc. — S. M. a travaillé dans la matinée avec S. Exc. le duc de Richelieu, et a été ensuite se promener vers Choisi. Le Roi était de retour à quatre heures et demie. Nouvelles de Paris , du 27 novembre. La damç Baull , veuve du dernier concierge de la Reine, viçnt de publier le Récit exact des derniers moments de capti vité de cette auguste Princesse. Ce petit écrit , d’un style sim ple, tel qu’il convient au sujet et au craclère de l’auteur , porte un cachet de vérité qui tic peut manquer d’intéresser toutes les âmes sensibles , et les vrais amis d’une famille qui fut si malheureuse et si grande dans ses malheurs. Il ajoute rait encore , s’il était possible, à notre vénération pour la mémoire d’une Reine qui réunit , selon l’expression de Bos suet!, « tout ce que peuvent donner de plus glorieux la nais» sauce et la grandeur accumulées sur une seule tête ; et qui » ensuite fut exposée à tous les outrages de la fortune. « Nos lecteurs nous sauront gré sans doute , de leur présen ter quelques-uns des détails que la dame Baull a senti le be soin de tendre publics, « pour l’acquit de sa conscience, pour l'honneur de la mémoire de sou époux, pour celui de ses enfants, et surtout pour consacrer, dit elle, un juste hommage à la plus haute vertu qui ait depuis long - temps honoré les grandeurs du trône et mérité les récompenses du ciel. >» Voici le tableau qu’elle fait de la situation de la Reine , dans sa prison : « L’insalubrité de lû chambre était telle , que la robe noire de Sa Majesté , la seule qu’elle mil alternativement avec une robe blanche , apportée du Temple , tombait en lam beaux. Ma fille aînée , que j’ai perdu il y a cinq ans , y mit une bordure neuve. Je recueillis les vieux morceaux et les distribuai à plusieurs personnes , qui me les demandèrent avec instance. Ma fille était sans cesse occupée à raccommo der Zc linge, les vêtements, les bas , les souliers, qui s’usaient complètement. Le soin de la chambre et de l’intérieur du ménage lui était confié ; elle seule pouvait y entrer pour faire ce service ; elle était encore chargée d’arranger la modeste coîffure de chaque jour , et ne fut pas exempte de ce devoir au moment même du sacrifice. Je me rappelle toutes ces par ticularités , comme si les objets étaient encore sous mes yeux. La Reine n’avait que trois chemises assez, fines, dont l’une était garnie d’une dentelle de Matines fort belle. On les lui donnait alternativement tous les dix jours. Ce service se faisait par le greffe du tribunal révolutionnaire. Un n’au rait pas osé dépasser d’un mouchoir le compte strict de cete fourniture: La Reine s'occupait à écrire sur la muraille , avec...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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