Extrait du journal

Suicide d’un avoué. — Un avoué de Paris, M. C. gendre depuis peu de mois d’un commissaire prisent, qui passe pour être immensément riche, s’est brûlé la cervelle vendredi, pour fait de charge. Cet événement a produit au Palais une sensation profonde. Il paraît qu’il s’agissait d’un acte d’huissier antidate par M. C. pour réparer une négligence qui compromettait les droits d’un client dans une affaire qui n’offrait d’ailleurs qu’un mince intérêt pécuniaire. Le faux, car il faut appeler la chose par son nom, a été découvert par un juge dont les procédés un peu impitoyables dans cette affaire, soulèvent d’autant plus les récriminations de la compagnie, que ce juge est fils lui-même d’un avoué qui ne s’est retiré des affaires qu’il y a peu d’années, et dans l’étude duquel il a fait ses premières armes prèsqu’au moment où il a été appelé dans la magistrature. Le procureur du roi était saisi d’une dénonciation en règle et un éclat infamant était devenu inévitable avant que l’auteur de la faute fût même prévenu qu’elle était découverte. Au bout d’une heure il n’existait plus. M. C. était un jeune homme fort estimé, et dont la perte est vivement sentie, à cause surtout des circonstances déplorables qui l’ont amenée....