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La République française, 7 novembre 1873

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La République française
7 novembre 1873


Extrait du journal

par chacun d’eux avec ardeur dans le sens conforme à ses vœux. Je n’avals point qualité pour Intervenir dans leur débat/ ni pour devancer l’arrêt de votre autorité souveraine; l’action de mon gouvernement a dû-se borner à contenir la discussion dans les limites légales et à assurer, en toute hypothèse, le respect absolu de vos décisions. Votre pouvoir est donc entier et rien n’en peut entraver l’exercice ; peut être pourtant penserez vous que l’émotion causée par ces discussions si vives est une preuve que, dans l’état présent des faits et des esprits, l’établis sement d’une forme de gouvernement, quelle qu’elle soit, qui engage Indéfiniment l'avenir, présente de graves difficulté». Peut être trou verez-vous plus prudent da conserver à vos Institutions le caractère qui leur permet de rallier, comme aujourd’hui, autour du pou voir, tous les amis de l’ordre sans distinction de parti. Si vous en jugez ainsi, permettez à celui que vous avez élu, sans qu’il ait cherché cet honneur, de vous dite avec franchise son sen timent. > - - . Pour donner au repos public une garantie sûre, il manque au régime actuel deux con ditions essentielles dont vous ne pouvez, sans danger, le laisser privé plus longtemps : il n’a ni la stabilité, ni l'autorité suffisantes. Quel qtie soit le dépositaire du pouvoir, 11 ne peut faire un bien durable si son droit de gouverner est chaque jour remis en question, et s’il n’a devant lui la garantie d’une exis tance assez longue pour éviter au pays la perspective d’agitations sans casse renouve lées. Avec un pouvoir qui peut changer à tout moment, on peut assurer la paix du jour, mais non la sécurité du lendemain : toute grande entreprise est par là même rendue im possible, le travail languit, la Franco, qui ne demande qu’à renaître, est arrêtée dans son développement. Dans les relations avec les puissances étran gères, la politique ne peut acquérir l'esprit de suite et de persévérance, qui seul à la longue Inspire la confiance et maintient ou rétablit la grandeur d’une nation. St la stabilité manque au pouvoir central, l’autorité aussi iul fait souvent défaut. Il n’est pas suffisamment armé par les lois pour dé courager les factions et même pour se faire obéir de ses propres agents. La presse se livre avec impunité à des écarts et des violences qui finiraient par cor rompre l’esprit des populations ; les munici palités élues oublient qu’elles sont les organes de la loi et laissent l’autorité centrale sans re présentants sur bien des parties du territoire. Voué songerez à ces périls et vous ferez don à la société d’un pouvoir exécutif durable et fort, qui prenne souci de son avenir et puisse la défendre énergiquement. Maréchal de'MAC-MAHON, duc de Magenta....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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