Extrait du journal

rAille, «« mai Si les députés monarchistes n’ont pas volontairement fermé l’oreille aux plain tes du pays, pendant les vacances qui viennent de s’écouler, ils doivent avoir recueilli des impressions de nature à les éclairer singulièrement sur le rôle qu’ils jouent vis-à-vis de la France. Ils ont pu reconnaître que nous traversons en ce moment une crise économique et finan cière des plus pénibles. Le marasme est profond, l’inquiétude est géuérale.L’instrument de production languit et s’ar rête. Les transactions diminuent, les ateliers ferment partiellement, les trans ports sur les voies ferrées et navigables se ralentissent. Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, le mouvement commercial cesse de se développer.Cette activité féconde de la France, cette ar deur incomparable au travail, semblent s’éteindre; cette prodigieuse puissance productive, qui seule avait survécu à nos révolutions et à nos désastres et qui, à elle seule, avait toujours suffi à ré parer nos ruines ; cette mamelle in tarissable qui, après chacun de nos épuisements, nous avait ouvert ses tré sors; cette force intérieure qui nous sou tenait contre tous les dangers du dehors et nous permettait toujours de réagir sous les coups de la fortune, tout cela aujourd’hui menace de s’évanouir, En core quelque temps de cette maladie lente, et le pays ne se reconnaîtra plus lui-même. L’étranger se demandera si c’est, bien là cette France qui, naguère encore, malgré ses revers, éblouissait le monde par la magie de sou crédit et l’étendue de ses ressources. Nous cesse rons d’inspirer ce reste de sympathie qui s’attache aux vaincus en voie de se re lever. quelle peut être la cause de cette con somption étrange qui nous mine? Hélas ! cette maladie a uu nom ; elle s’appelle : l’inquiétude de l’avenir. Oui, la France est inquiète de son avenir; elle eu souf fre, elle eu gémit. Elle voudrait savoir ce que demain lui réserve : elle fait effort pour souder les nuages qui s’épaisissent sur sa route; elle marche avec crainte comme uu voyageur égaré dans la nuit. Ce mai de l’inconnu la ronge. Il lui en lève sou élan, sa confiance; il trouble ses convictions ; il arrête le travail prêt à renaître: il énerve ses résolutions les plus viriles. La nation semble privée d’air, ou ia dirait maintenue systémati quement dans une atmosphère raréfiée. Elle a lutté d’abord avec vigueur contre...