Extrait du journal

Nous recevons la lettre suivante : Essonnes, 15 février 1887. Monsieur le directeur, Au moment où on cherche de tous les cô tés des ressources pour combler le déficit de nos finances, permettez-moi de vous rappe ler qu’il y a six ans, lorsqu’on discutait le tarif général des douanes, la commission du Sénat que j’avais l’honneur de présider se prononça très vivement pour que les vins de l’étranger fussent taxés à leur entrée en France, même dans le tarif conventionnel accordé aux nations les plus favorisées, à raison de G francs par hectolitre. Le Sénat, sur l’avis conforme du ministre des finances, adopta à une faible majorité le droit de 2 francs. Cette réduction de 4 francs, soit environ de 4 francs par hectolitre, soit 0 fr. 04 par litre, n’a profité en rien à nos ouvriers, qui ont bu le vin tout aussi cher; elle n’a profité qu’aux producteurs de vins étrangers et aux intermédiaires. Le droit de G francs aurait été beaucoup moins élevé que celui des Etats continentaux de l’Europe. (Je ne parle pas de l’Angleterre, chez qui vous connaissez le chilire d’en trée.) Dans l’année qui vient de finir, il est entré en France 25 millions d’hectolitres de vins étrangers, et ii n’en serait pas entré beau coup moins, quand mémo le droit, au lieu d’être de 2 francs par hectolitre, aurait été de G francs. La différence, soit 4 francs sur 25 millions d’hectolitres, aurait procuré à notre Trésor la somme de 100 millions de francs, qui n’aurait pas été à dédaigner. Il faut espérer que lorsque l’occasion s’en présentera nous serons mieux inspirés. Agréez, etc. E. Fer a y, sénateur....