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La République française, 21 juillet 1872

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La République française
21 juillet 1872


Extrait du journal

Le Conseil municipal a été obligé de se soumettre, de subir les volontés du gouvernement, qui lui-même a essayé do rendre l'Assemblée de Versailles respon sable de la dureté, de l’injustice avec la quelle Paris est traité. Les 200 millions remboursés à la Ban que par la Ville de Paris, les 200 millions de la rançon du gouvernement, les 30 millions d'avances sortis pendant le siège des caisses de la Ville pour les besoins du ministère de la guerre, se réduisent à 140 millions qui sont remboursés par l’Elat en vingt-six annuités. Quant aux indemnités dues aux Parisiens ruinés par la guerre civile, le gouvernement n’a point osé et n’osera pas demander à l’Assemblée, qui pourtant a sa part de responsabilité dans les tristes événements de 1871, la réparation des dommages. Le Conseil municipal de la capitale s'est donc trouvé dans l’alternative ou de prendre à sa charge, en créant de nouveaux impôts, ces indemnités, ou de laisser les victimes do la.£yc.rrc civile dans. la. situation, w-. clics sont depuis un an. Il ne lui était pas permis d’hésiter plus longtemps. La valeur de la propriété im mobilière à Paris était compromise par le mauvais vouloir de l'Assemblée de Ver sailles, persistant à nier sa dette. L'inté rêt général exige que l'on vienne sans plus tarder au secours des sinistrés. Le Conseil municipal s'est donc engagé à payer la dette de l'Etat. Non-seulement là ville de Paris remboursera les 70 ou 75 millions des immeubles incendiés pendant les dernmrs jours de la Com mune, mais encore elle accepte de liqui der les 20 millions de dégâts causés dans les faubourgs et dans la banlieue de Pa ris par le bombardement. On se souvient que ces 20 millions avaient été votés par l'Assemblée, qui avait formellement pro mis de relever elle-même les ruines faites par ses troupes. Sur ce point, nous devons le dire, les propositions du gouvernement ont été vivement critiquées par plusieurs con seillers municipaux. En effet, cette af faire, mal engagée par le préf-et do la Seine auprès de son gouvernement, mal comprise par le gouvernement qui craint évidemment d'entamer une lutte avec la majorité ennemie de Paris, cette affaire se termine d’une façon désastreuse pour tout le monde. La Ville, qui, sur ses 200 millions, n'en recouvre pas 50, tout compte fait, laXille, accablée d'impôts (do tulle sorte, par exemple, que, sur le dernier impôt de 40 millions voté à Versailles, Paris en devra payer onze à lui seul), Paris, traité comme un pays conquis, comme une ferme que son propriétaire abandonne et exploite à ou trance, Paris est incapable d’indemniser les sinistrés argent comptant. Il est obli gé de leur demander termes et délais, étant lui-même remboursé en annuités des 140 millions dont on lui fait l'au mône. Les sinistrés seront donc payés en quinze années, sans intérêts. Les efforts faits par plusieurs membres du Conseil pour obtenir un délai plus court ont échoué. Le Conseil, dans sa délibération, s'est contenté seulement de solliciter de l’As semblée l’autorisation d'escompter à ceux...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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