Extrait du journal

Il y a ainsi devant ce rayon ardent de M. Grindell Matthews comme devant toutes les grandes découvertes de ces temps derniers, une sorte d’horreur sacrée qui s'empare de nous. Quand bien même il serait démontré qu'une telle invention ne peut avoir des conséquences funestes pour l'humanité, nous sommes saisis d’une espèce de terreur à la pensée que c’est l'homme qui vient de faire cette dé couverte. L’audace de nos savants nous transmet le vertige dont eux-mêmes sont I sans doute possédés lorsqu’ils explorent ainsi des domaines inconnus, — et nous tremblons comme en face de l’équilibriste qui, à chaque pas, risque de se rompre le cou. Sans doute cst-cc là le fait de l’infirmité de notre nature humaine si habituée à la petitesse ‘des efforts, à la longueur des tâches, a la médiocrité des moyens terres tres que toute invention gigantesque la dépasse brusquement et l’cffarc. Nous ne sommes pas à l’échelle de telles découver tes, avouons-le, et c’est un grand effroi qui nous envahit, avant le sursaut d’orgueil | qui ne tardera pas à nous faire dresser la tête. Jules BERTAUT....