Extrait du journal

Clôture (le la Session La session extraordinaire, qui avait fcté ouverte le 19 octobre, a été close hier soir. Il serait difficile de contester les efforts considérables que la Chambre a accomplis pour faire aboutir quelquesuns des nombreux projets inscrits à son Drdre du jour. Pendant les deux mois oui viennent de s'écouler, elle a siégé cinq fois par semaine ; et, récemment, Bile avait décidé de siéger tous les jours. Elle a pu ainsi voter, outre plusieurs lois d’affaires importantes, le projet sur les accidents du travail, le projet sur l’instruction criminelle, le projet sur les Dctrois, le projet sur rabaissement du taux légal de l’intérêt,et d’autres encore. Et ce u est point la faute de la Chambre si la principale besogne qui lui incom bait; c’est-à-dire le budget de 1898, n’a pu être achevée au cours de la session nui vient de finir. Ni la Chambre, ni la commission du budget, ni le gouvernement ne peuvent être tenus pour responsables du retard Bubi par la discussion de la loi de finances. Cette discussion s’est ouverte le 8 novembre dernier, et où en estelle ? Seuls les budgets spéciaux de l'in térieur, du commerce, de l’instruction publique et des travaux publics ont pu être votés. En d’autres termes, plus de la moitié du budget des dépenses reste à examiner, avant qu’on puisse aborder le budget des recettes. On peut se reporter lux précédents : jamais la discussion du budget n’avait été aussi longue. En 1895, bous le ministère de M. Bourgeois, c’est Ü peine si elle avait occupé, un to tal de dix-neuf séances. La discussion du budget de l’instruction publique, qui avait dure quelques heures, il y a deux ans, s’est prolongée cette année pendant sept séances. De même la discussion du bud eet des travaux publics, qui avait occupé deux séances en 1895, en a rempli huit cette année. Et ainsi de suite. M. le ministre des finances a pu rappeler mer credi, à la Chambre, que jusqu’ici, les radicaux et les socialistes l’avaient obligée à examiner 81 amendements au budget de 1898, que 16 motions et plu sieurs interpellations avaient été en outre introduites dans le débat. Et c’est dans ces conditions que l’opposition osait se plaindre de la nécessité de voter des douzièmes provisoires, qu’elle pro testait avant hier contre le retard du budget, qu’elle pressait le gouvernement et la majorité d’adopter de meilleures méthodes de travail! La vérité est que, si la Chambre a dù consacrer vingt et une séances à voter quatre ou cinq budgets spéciaux, qui avaient été adoptés en six séances il y a deux ans, c’est que l’obstruction de l’extrême gauche n’avait jamais été plus vive et plus systématique. Les intérêts des contribuables n’étaient pas en jeu dans cette série de motions et d’amen dements, puisque le seul résultat de tant de discours était de provoquer des dé-...