Extrait du journal

La lecture des journaux d'hier nous a confirmés dans cette conviction qu’il n’est pas possible do se méprendre sur le ca ractère et la portée de la lutte engagée entre les partis monarchiques et M. le président de la République. Tout le monde voit clair maintenant : il s’agit bien d’une désapprobation formelle du Message. Or, qu’est-ce que le Message ? C’est l’affirmation de l’existence de la République comme gouvernement légal, et de sa nécessité comme gouvernement définitif de la France. Donc, ce qu’il faut avant tout, si l’on veut maintenir entre les mains de M. le président de la République le pouvoir qu’il détient avec toute l’autorité qui lui est nécessaire pour achever de traiter de la libération nationale, c’est défendre le Message, c’est en faire triompher la poli tique si audacieusement attaquée. Pour cetiô lâche, on a la France tout entière avec soi ; on seconde ses vœux ; on ré pond à ses désirs les plus formels et les plus souvent exprimés. La proposition de loi qui termine le rapport de M. tiatbio a beau être enve loppée : le fond emporte ici la forme. Accepter les conclusions du rapport, ce serait faire échec à la politique du prési dent au Message qui l’a exposée, au pays qui Ta saluée de ses acclamations. Tous les républicains de toutes les nuances, tous ceux qui s’inspirent avant tout de la volonté souveraine de la nation rejetteront les conclusions du rapport. Il faut ici une solennelle et décisive manifestation. File est possible, si la question reste posée dans des termes simples, précis, qui ne souffrent point l’équivoque, qui n’autorisent aucune abstention. La crise sera ainsi terminée par un seul scrutin. Nous osons dire que le pays l’attend avec une impatience qui a rarement été aussi fiévreuse. En conséquence, nous persistons à croire que toutes propositions, toutes motions subsidiaires, toutes déclarations accessoires et parasites doivent être ri goureusement écartées. La journée peut intlucr de la manière la plus grave sur nos destinées. Il ne conviendrait pas que l’on décourageât personne de faire son devoir, en compliquant ce devoir si sim...