Extrait du journal

Magnus ab intcgro... un nouvel ordre de choses s'élabore. La vieille Europe se prépare à un grand enfantement. Les chefs de gouvernement vont et viennent en chemin de fer, en bateau, en avion. Ils sont devenus les estafettes de leurs peuples. Naguère, on s’étonnait de l’abus des grandes conférences. Ces solennelles assises subsistent et se multiplient, mais elles ne suffisent plus. Entre chacune d’elles s’impose soudain la nécessité de régler une crise vitale dont l'urgence ne comporte aucun délai. Cela fait, afin d’en éviter le retour, les augures se réunissent avec un déploiement prodigieux de publicité et règlent « défictivement » pour au moins un trimestre les réparations, la répartition du crédit dans le monde, celle des matières premières ou des produits agricoles. Les spécialistes les plus éminents président à leur tour des palabres d’experts qui mettent au point les vues géniales (pardon ! c’est générales qu’il faut lire) des ministres, auxquels n’est pas laissé le loisir d’une mise au point. Chacun se pousse avec sa petite compétence dont il tend à faire la principale inconnue des équations à résoudre. On assure qu’aux yeux de M. Chéron, le contingentèrent du doryphora apparaît comme la dernière planche de salut pour l'agriculture désemparée....