Extrait du journal

L’ordre du jour amenait la discussion sur la déchéance de MM. Ranc et Melvil-bloncourt, condamnés par le conseil de guerre à une peine qui entraîne la perte de leurs sièges de députés. Nulle contestation n’était possible ; il s’agissait seulement d'une pure et simple formalité. Le vote n'en avait pas moins une grande importance, puisqu’il pouvait seul provoquer la convocation des deux collèges électoraux que représentent MM. Ranc et Melvil-bloncourt. Il n’y avait de dissentiment que sur un point : la droite prétendait que le délai de six mois pour la convocation des électeurs ne devait dater que du jour où F Assemblée nationale aurait voté la déchéance. Les honorables députés qui soutenaient cette opinion devaient y trouver une raison sérieuse de hâter le vote. La majorité n’en a pas jugé ainsi; elle s’est refusée à toute délibération au dernier moment, bien qu'il y eût une sorte d'engagement moral qu aucun retard ne serait apporté à une décision sans laquelle les électeurs seraient frustrés du droit d'être représentés pendant près d'une année. En effet, l’affaire ne peut plus revenir qu’au mois de décembre ; les six mois de délai ne seront écoulés qu'en juin 1875, c’est-à-dire à une époque üu 1 Assemblée actuelle, très-certainement, n'existera plus. La majorité se sera ainsi débarrassée de deux voix hostiles qui, ^ails I état de division de l’Assemblée, pouvaient, à un jour donné, avoir une influence prépondérante, et cela à la veille dos débats les plus graves sur les lois constitutionnelles. tisa ainsi que la droite se montre soucieuse de s'appuyer bleu 1 opinion publique. Ce coup de majorité de la dernière lleure est en parfait accord avec les agissements du ministère de Broglic l’automne dernier, alors qu’il refusait de compléter U députation de la France, au moment même où l'on se...