Extrait du journal

I LES CONSERVATEURS Le Correspondant publiait, il y a quelques mois, un appel éloquent aux conservateurs libcraua?. L'auteur de ce manifeste adjurait tous les bons esprits et tous les cœurs honnêtes, tous ceux qui aiment la France et la liberté, d’oublier un instant les questions et les querelles de parti, et de s’unir pour sauver et réorganiser le pays. C’est sans doute à l’Asscmblée que M. de Foblan adressait surtout ses patriotiques objurgations. Elle ne l’a point entendu, et les efforts de quelques députés pour constituer un parti national, ouvert à tous les hommes de bonne volonté, sans acception d’opinion et sans exclusion, n’ont eu, comme on sait, aucun succès. Il y avait en effet quelque chose de chimérique dans cette tentative estimable. Espérer que des monarchistes, des républicains, des bonapartistes, pourraient s’accorder et s’entendre provisoirement, chaque parti conservant pour l’avenir ses préférences, et ne sacrifiant rien de ses convictions ni de ses prétentions, c’émail une honorable illusion, et l’événement l’a bien prouvé. On ne bâtit pas en l’air, et l’on ne donne pas à un pays des institutions définitives avant de lui avoir donné un gouvernement. 11 ne peut rien sortir de sérieux et de durable d’une entente appareille, sous laquelle se dissimulent tant de réserves et d’arrière-pensées....