Extrait du journal

IV Les Hollandais ont un esprit sérieux et positif. Ils ne sacrifient guère aux grâces et ne s’abandonnent pas volontiers, même dans les questions d’art, aux caprices de l’imagination. On sait ce que sont leurs peintres et combien ils se plaisent à reproduire avec une minutieuse exactitude les scènes de la vie réelle. Leur poète le plus populaire, Cats, le père Cats, comme on l’appelle familièrement, est un écrivain moraliste qui met en vers d’utiles préceptes de la vie pratique. C’est à peu près dans le genre des Doctes tablettes du conseiller Pibrac, et l’on ne s’étonne pas que la lecture en soit permise aux jeunes filles. Elle leur est même recommandée, et dans toutes les maisons le livre de Cats, placé à côté de la Bible, est consulté aussi souvent et presque avec autant de respect. Cet esprit de sagesse se retrouve partout en Hollande, il gouverne la famille et maintient beaucoup plus longtemps que chez nous les fils sous l’autorité paternelle, tandis qu’il laisse aux filles, pour le choix de leur mari, une liberté qui nous étonnerait quelquefois; il préside à l’administration des fortunes privées, où Vêtre n’est jamais sacrifié au paraître, et se retrouve dans la conduite des affaires publiques. Ainsi la Hollande applique à ses colonies un système supérieur à celui de 1 Angleterre. Elle obtient peut-être des bénéfices moins éclatants, mais elle sait mieux ménager et le territoire et les races indigènes. Partout elle porte un grand intérêt aux cibles et aux opprimés. La Chambre des Orphelins de Balaya prend sous sa tutelle les enfants des colons et administre CUIS biens. En Hollande, la charité privée a multiplié les...