Extrait du journal

FLEURS D’HIVER A mes contemporains. Avez-vous fait une remarque, vous tous, amis connus et inconnus, qui étiez jeunes quand je l’étais aussi? c’est qu’à notre âge, on ne nous fait plus de cadeaux. Nous donnons beaucoup d’étrennes, mais nous n’en recevons plus. Vient même un moment où l’on cessé de célébrer notre anniversaire, de peur de nous rappeler notre extrait de naissance ; tout va à l’enfance et à la jeunesse, et c’est bien juste. Je voudrais pourtant fêter avec vous le premier jour de l’année, en vous envoyant un petit paquet de fleurs d’hiver. Ces fleurs, je les ai cueillies dans mon jardin, dans les champs, en m’y promenant le matin. Qu’est-ce donc, me direzvous, que ces fleurs d’hiver? Ce sont les fleurs de mon hiver, peut-être du vôtre. Ce sont quelques idées, quelques réflexions, voire même, si vous le voulez, quelques maximes, qui sont comme écloses en moi, au hasard de la flânerie, tantôt à la vue d’une plante, tantôt à propos d’une rencontre avec un paysan, d’une conversation avec un ami, d’une lettre reçue et répondue. Je vomis les envoie telles quelles, sans lien, sans ordre, pêle-mêle, comme je les ai récoltées. Les unes...