Extrait du journal

A propos de Leibnitz. (Suite. — Voir la Revue de 1er janvier 1879. ) Il est généralement convenu que Pythagore serait allé chercher dans l'Inde, à moins que ce ne soit en Egypte, ou ailleurs, le dogme de la métempsycose animale qu’il aurait donné pour case à sa doctrine sur la vie future, et que Platon, sans autre examen, l’aurait repris de l’école italique et l'ait passer dans son enseignement. Admirable sujet de dissertation dont les virtuoses de la théologie catholique, entre autres, n’ont pas manqué de faire leur profit. Ce thème une fois donné, Dieu sait les variations qu’on en peut tirer au besoin pour l’édification des ouailles et la glorification des détenteurs de la vérité révélée. Et de fait, quelle démonstration plus triomphante de l’infirmité de la raison humaine qu’un Pythagore et un Platon, les plus illustres représentants du spiritualisme antique, s'embarquant successivement à la recherche de la solution du problème de la destinée humaine et, tous deux, échouant en pleine métempsycose, c’est-à-dire aboutissant à la suppression de la conscience pour sanction de la loi morale....