Extrait du journal

«Un soir, plusieurs charrettes de condamnés quittaient la prison de la Miséricorde, remplie de malheureux qui, suspects ou ; suspectés de l’être », allaient subir le dernier supplice. Pâles, à demi morts d’effroi, défaillants et courbant la tête sous les huées de la populace qui hurlait le « zou » avignonnais, ils regardaient d’un œil vide et terne les baïonnettes des soldats de l’escorte et des gendarmes, que commandait l’ignoble Chaussy, qui, ivre de vin et de sang, caracolait à cheval en agitant son sabre et en poussant des cris de mort....