Extrait du journal

nés dans les esprits, nous présentent cet état comme éminemment progressif. Il faut revenir à une appréciation plus saine et plus exacte des faits. Le parlementarisme, tel que nous le pratiquons, est le régna absolu de la discussion. Il est contraire à nos traditions et à nos mœurs politiques. Depuis que nous l’expérimentons, il a toujours organisé la discussion en : haine des intérêts sociaux. Jadis, M. j de Rémusat parlait avec emphase des « grandes discussions éclairantes de la tribune ». Cette grandiloquence nous touche peu à l’heure actuelle. Les discussions de la tribune n’ont jamais rien éclairé chez nous. Elles ont touché à beaucoup de sujets qu’elles ont plutôt brouillés que résolus. Elles ont renversé pas mal de notions acquises en politique et en sociologie et nous ont fait payer fort cher la gloire de nos orateurs. Où allons-nous avec un pareil système ? A quel résultat concret, vraiment sérieux et pratique, avons-nous abouti ? Une Chambre renverse et détruit dans une législature les libertés que nos pères avaient péniblement acquises. C’est ce qui se produit, en ce moment, pour la loi de 1850. Sous prétexte de marcher en avant, de conquête de l’avenir, nos parlementaires nous ramènent au règne de Louis-Philippe. C’est ainsi qu’ils entendent le progrès et l’émancipation de l’esprit humain! Nous nous enfonçons dans d’étranges sophistes et, à chaque fois que nous croyons toucher à une réforme, nous tombons en plein dans les fictions de la révolution et du libéralisme. L’esprit franc-...