Extrait du journal

L’art français, dont l’exposition de 1855 avait fait éclater la supériorité, est tombé, depuis vingt ans dans une période de crise et d’indécision. Il s’en faut que ce désarroi soit général. L'architecture, en dehors des pastiches religieux et antiques, beaucoup trop nombreux, a produit cependant des œuvres considérables. La sculpture semble ne pas refuser à Rude, à Barye, à Carpeaux, d’honorables héritiers. En peinture, la décadence ne s’est pas étendue au paysage, aux fleurs, à la nature morte, et l’on ne saurait dire que le genre ait perdu en habileté de main, en esprit, en fécondité. C’est l’histoire, la représentation des grandes scènes de la vie humaine dans le passé et dans le présent, la décoration des vastes surfaces, en un mot c’est la grande ^peinture qui est malade et qui étale aux yeux, chaque année, l’affligeant spectacle de son impuissance. Un aperçu rapide des phases diverses que l’art a parcourues en ce siècle et des doctrines qui l’ont inspiré nous permettra de déterminer les causes du mal et peut-être d’en indiquer le remède....