Extrait du journal

Nous avons tenu à publier l'essentiel de l'affiche que nous avions rédigée hier et où nous exprimions dans quels sentiments nous nous apprêtions à célébrer Jeanne d'Arc, dans l'ordre et la piété, au Cortège traditionnel. Nous étions en droit de penser qu'il nous serait permis de le faire. Ce n'est pas seu lement parce que le Cortège bénéficiait d'une tradition de vingt-cinq ans pendant lesquels il avait été autorisé .par les pou voirs publics. Convoqués mardi soir, Charles Trochu, Georges Gaudy et moi, à la Préfec ture de police, à qui nous avions fait con naître par lettre notre projet d'observer di manche, dans les mêmes conditions, cette tradition aimée des Parisiens, nous avions été questionnés par M. Marchand sur les détails de la manifestation qu'on désirait d'aspect moins « militaire », moins ordon né. Nous discutâmes de ces modalités avec le directeur général de la Police municipale, mais le principe même du Cortège n'était pas mis en question. Au surplus, à la même heure, une note officieuse du Temps annonçait : « Les cor tèges seront autorisés à se rendre, comme précédemment, de la place Saint-Augustin à la place des Pyramides. »...