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L’Assemblée nationale, 2 mars 1856

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L’Assemblée nationale
2 mars 1856


Extrait du journal

et pittoresque, de l’époque que Von retrace. Voilà ce qu’a fait M. d’Haussonville avec un succès qui va croissant depuis le commencement de son entreprise, et un talent qui semble s’être encore mieux dégagé et affermi dans ce second volume. Il a pris un bon moyen pour échapper à ces deux excès qu’il signale et dont chacun cache un des côtés de la vérité. Il a patiemment fouillé dans les archives, interrogé les pièces inédites et authen tiques, feuilleté les correspondances diplomatiques et ministérielles du temps, et retrouvé là, non plus l’étroit et individuel aperçu, souvent altéré par la vanité d’un narrateur intéressé à faire de sa personne l’enjeu de ses souvenirs, non plus l’interprétation d’après coup, effaçant les saillies, les détails et les caractères au profit d’une idée ou d’une méthode, mais le sens juste et net des hom mes et des choses, pris siir le fait et sur le vif, chez des témoins d’autant plus irrécusables, qu’ils écri vaient dans le feu de l’action, sans songer à poser ni pour la postérité, ni pour eux-mêmes. A cette première condition de justesse et de vérité, M. d’Haussonville en ajoute nue autre, où il a su tout aussi bien garder l’exacte et délicate nuance. Un critique très-spirituel a conseillé, à propos des auteurs vivants, d’avoir toujours soin, même en les louant, de ne pas paraître leur dupe. Ce qu’il a dit des vivants en littérature, on pourrait le dire des morts en histoire. L’essentiel, en racon tant leurs grandes actions ou leurs fautes, leurs vertus • u leurs faiblesses, est de bien faire com prendre au lecteur que l’on connaît le fin mot et les secr-Js ressorts de leur conduite, que sous celte tenue d’apparat, sous ce velours et ces drape ries historiques, il y avait des hommes, des mobiles très-humains, parfois même très-chétifs, et qu’en rester avec eux au type de convention ou de tradi tion, c’est s’exposer à voir fort peu clair daus leur histoire. Mais il y a un écueil tout à côté : c’est cette ironie railleuse et sceptique qui, perçant à travers les peintures, les jugements et les récits, empêche presque d’y croire, en ôte du moins cette illusion d’optique et de lointain nécessaire à l’en...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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